Lunettes : les "contrats responsables" ont fait baisser les ventes, pas les prix

Les Français renouvellement moins souvent leurs lunettes depuis la réforme des complémentaires santé de 2015.
Les Français renouvellement moins souvent leurs lunettes depuis la réforme des complémentaires santé de 2015. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
La mise en place de "contrats responsables" par les complémentaires santé a entraîné une baisse de 3% des ventes de lunettes en 2017, selon la Drees.

La réforme des complémentaires santé en 2015, qui a modifié les "contrats responsables", a entraîné une baisse des ventes de lunettes en 2017, mais "n'a pas engendré de baisse significative du prix moyen", selon une étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) publiée vendredi.

3% de lunettes vendues en moins. Changement d'optique : après des années de hausse, "le nombre de lunettes vendues a diminué de 3% en 2017", indique le service statistique des ministères sociaux, qui fait le lien avec la réforme des "contrats responsables".

Un délai de deux ans pour renouveler une monture. Créés en 2004, ces contrats fixent des obligations aux mutuelles, assurances et institutions de prévoyance en échange d'une fiscalité avantageuse. La quasi-totalité des complémentaires santé sont depuis devenues "responsables". Les règles ont été durcies en 2015, avec un délai minimal de deux ans pour renouveler ses lunettes, sauf exceptions. L'effet a été immédiat : le taux de renouvellement a immédiatement chuté, passant de 34,6% des achats de lunettes en 2014 à 23,6% en 2017.

Légère augmentation du prix des lunettes. La réforme a également encadré les prix, avec des planchers et plafonds pour les montures et les verres. Ce qui a entraîné "un phénomène de concentration des prix juste en dessous des plafonds". En définitive, "le prix moyen d'une paire de lunettes a très légèrement augmenté dans les années qui ont suivi la réforme" : +0,3% en 2015, +1,2% en 2016 et +2% en 2017, soit 469 euros. "Les effets modérés de la réforme peuvent s'expliquer par les niveaux relativement élevés des plafonds au regard des prix les plus souvent pratiqués" auparavant, ajoute la Drees.