Les syndics d'immeuble dans le collimateur de "60 millions de consommateurs"

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Carole Ferry et B.B
Les honoraires de base ont bondi de 47% en cinq ans.

Depuis 2015, les syndics doivent proposer un nouveau contrat type à leur client avec un forfait incluant leurs principales tâches. C'était l'une des mesures phare de la loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, dite loi Alur. Le magazine 60 millions de consommateurs a voulu vérifier s’ils jouaient le jeu et le constat est consternant.

Les enveloppes parfois encore facturées. Quelque 7% des contrats seulement respectent en effet la loi, selon cette enquête. Les honoraires de base ont bondi de 47% en cinq ans. Alors, certes, les contrats sont censés inclure plus de prestations, mais certains continuent malgré tout à facturer en plus les photocopies, voire même les enveloppes, alors que tout doit être inclus désormais dans le forfait de base,  y compris l'organisation de l'assemblée générale.

"Les assemblées générales, ça devient une vache à lait". Sur ce point, 60 millions de consommateurs constate de nombreux dérapages, selon son rédacteur en chef, Lionel Maugin : "les assemblées générales supplémentaires, quand il faut voter des travaux imprévus, par exemple, ça devient une vache à lait des cabinets. On a des assemblées générales supplémentaires qui sont tarifiées 500, 1.000, parfois même 5.000 euros ! Le bilan n’est pas fameux".

Autre abus montré du doigt : les frais de mis en demeure en cas d'impayés. Certains syndics facturent jusqu'à 240 euros le fait de vous prévenir que vous n'avez  pas payés charges. Et puis "l'état daté", un questionnaire que le syndicat doit vous fournir quand vous vendez votre appartement et qui demande environ deux heures de travail, devrait coûter autour de 200 euros. Et c'est facturé en moyennes 400 euros, voire plus.