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Aurélien Fleurot, édité par Céline Brégand , modifié à
Renault a décidé de se séparer de dix de sa cinquantaine de garages afin de réaliser des économies. Une mesure qui concerne 1.600 salariés. Stéphane Rivière, délégué CFE-CGC, a exprimé sur Europe 1 vendredi sa lassitude et son exaspération face à des systèmes d'organisation "catastrophiques pour l'entreprise". 

Renault lance les premières mesures de son plan d'économies, a révélé Europe 1 jeudi. Le groupe a décidé de se séparer d'une partie de son réseau de distribution, soit dix garages (Orléans, Montpellier et Toulouse notamment) sur la cinquantaine que compte sa filiale, Renault Retail Group. "Il va falloir s'assurer que le cash dégagé par la vente de ces établissements va servir à pérenniser la filiale et non à remplir un puits sans fond", prévient Stéphane Rivière, délégué CFE-CGC chez Renault Retail Group.

"Ce qui a été mis en place n'était pas cohérent avec les évolutions du marché"

En vendant ces garages, Renault veut faire rentrer de l'argent et surtout il veut faire des économies. "On doit rénover nos sites, on doit y apporter plus de numérique. Avoir moins de garages permet que ces rénovations coûtent moins chères", assume-t-on au siège de Renault. Cette mesure concerne 1.600 salariés. Renault assure qu'au moins à court terme, l'emploi est préservé. Les acheteurs, dont l'identité n'a pas filtré, ont déjà été trouvés.

Les syndicats de cette filiale expriment leur lassitude d'être régulièrement la variable d'ajustement. "Ce qui a été mis en place n'était pas cohérent avec les évolutions du marché", estime Stéphane Rivière. "L'évolution du marché, ce sont des multi-canaux, Internet, un certain nombre de choses qu'il fallait mettre en place. On a voulu mettre en place des systèmes d'organisation qui se sont avérés catastrophiques pour l'entreprise", abonde le syndicaliste. 

L'action a perdu un tiers de sa valeur depuis le 1er janvier

"On demande à la filiale de distribution de courir un 100 mètres avec deux chaînes au pied alors que les concessionnaires courent sans aucune chaîne. Ce que nous impose le constructeur en normes et en immatriculations supplémentaires vient peser sur les résultats de la filiale", souligne-t-il. 

Même si Renault se défend de le faire pour faire remonter son cours de Bourse - l'action a perdu un tiers de sa valeur depuis le 1er janvier -, cette vente est clairement réalisée pour envoyer un signe aux marchés. Renault veut prouver qu'il est bien engagé dans un gros plan d'économies. Le groupe n'exclut aucune piste comme les plus radicales : la fermeture d'usines en France.