Les salaires des grands patrons sont dans le viseur du gouvernement

Carlos Ghosn, le patron de Renault
Carlos Ghosn, le patron de Renault © FRED DUFOUR / AFP
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C.P avec William Galibert , modifié à
Après les polémiques Carlos Ghosn (Renault) et Carlos Tavares (PSA), le gouvernement veut légiférer en matière de rémunération des grands patrons. 
INFO EUROPE 1

Les salaires des grands patrons sont dans le viseur de François Hollande. En effet, après les polémiques autour des augmentations records de Carlos Ghosn, PDG de Renault, et de Carlos Tavares, son homologue chez PSA, le président de la République a menacé d'agir mardi sur Europe 1, évoquant la nécessité d'une exigence morale. Et, si le patronat n'intervient pas, le chef de l'Etat a menacé de légiférer. Selon les informations d'Europe 1, tout est déjà prêt pour intervenir. 

La loi Sapin 2. L'arme a ainsi été trouvée et François Hollande n'hésitera pas à s'en servir si le patronat reste inactif. Le Medef est donc prévenu : la menace est législative. Un amendement va d'ailleurs être déposé dans ce sens dès la semaine prochaine par des parlementaires qui ont l'aval de l'Elysée. Leur arme : la loi Sapin 2 sur la transparence de l'économie qui va commencer à être discutée à l'Assemblée nationale.

Que prévoit cet amendement ?L'amendement déposé prévoit que, dans les grands groupes, la décision des assemblées générales sera sanctuarisée. En clair, un conseil d’administration ne pourra désormais plus passer en force et faire valider, par exemple, une augmentation de salaire s'il n'a pas l'accord de ses actionnaires. Cette situation est d'ailleurs exactement celle qui s'est passée chez Renault il y a trois semaines, quand Carlos Ghosn a gonflé sa fiche de paye de 54% alors que l'assemblée générale du groupe s'y était opposée. 

Un double bénéfice. Dans l'entourage du chef de l'Etat, on l'assure donc, "il y a un problème, et on se prépare à y répondre de manière pragmatique". Et pour François Hollande, cet amendement apporterait un double bénéficie. D'abord, il accentuerait la pression sur le patronat. Ensuite, il donnera des gages à l'aile gauche de sa majorité aujourd'hui fracturée, dont François Hollande sait qu'elle a besoin d'être rassurée.