Les réseaux sociaux servent aussi à trouver du travail

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Elisabeth Assayag et Gabriel Vedrenne , modifié à
EXCLU E1 - Un peu plus d’un Français sur trois recherche du travail sur Facebook, LinkedIn, Viadeo ou Twitter.
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Parce que trouver un travail est devenu un chemin de croix et que Pôle Emploi n’a pas toujours la solution, les demandeurs d’emplois explorent tous les terrains possibles. Et notamment les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, LinkedIn, etc. : un peu plus d’un Français sur trois utilise désormais les réseaux sociaux pour chercher du travail, selon une étude menée par l’agence d’intérim Randstad. Un phénomène qui concerne avant tout les moins de 30 ans mais devrait se généraliser.

34,5% y pensent pour trouver du travail. Le recours aux réseaux sociaux pour décrocher un emploi n’est pas si anodin puisque sur 11.859 personnes interrogées pour cette étude, 34,5% ont affirmé les utiliser.

Sans surprise, ces derniers ont avant tout recours à Facebook pour effectuer leurs recherches : c’est le cas de 55,9% des demandeurs d’emplois qui ont décidé d’explorer les réseaux sociaux pour trouver un travail. Viennent ensuite LinkedIn (41,5% des e-demandeurs d’emplois l’ont utilisé), Viadeo (34,4%) et Twitter (16,4%).

Le choix du réseau dépend évidemment du profil du demandeur d’emploi : les plus jeunes et les moins diplômés préfèrent Facebook tandis que les cadres ont tendance à faire leurs recherches sur LindekIn et Viadeo, des portails spécialisés.

Simple comme un clic ? Les demandeurs d’emploi ont d’autant plus tendance à rechercher un travail sur les réseaux sociaux qu’il n’y a pas besoin d’être populaire : il suffit de "liker" (le bouton "j’aime") des groupes dédiés à l'emploi ou la page Facebook d’une entreprise pour se tenir au courant des offres et réagir à temps. Et parfois, il suffit qu’un de vos amis l’ait fait pour débusquer une offre d’emploi, comme ce fut le cas de Laurent, 30 ans. Ce dernier, qui travaille dans la communication, a utilisé les circuits classiques comme Pôle Emploi ou les sites spécialisés comme Monster ou l’Apec, en vain. En revanche, sur Facebook…

"Un de mes amis a ‘liké’ des articles d’une des agences de communication qui cherchait justement un consultant comme moi. Dans mon fil d’actualité, j’ai vu cette information monter, du coup j’ai regardé l’annonce", témoigne-t-il. "J’ai fini par écrire et, de fil en aiguille, j’ai été recruté. Cela s’est fait en quelques jours alors qu’une recherche classique se serait comptée en semaines ou en mois", assure Laurent.

Les entreprises jouent aussi le jeu. Si de plus en plus de demandeurs d’emplois trouvent un poste via les réseaux sociaux, c’est parce que, en face, les entreprises ont bien compris l’intérêt de cet outil. Les directeurs des ressources humaines ne le cachent d’ailleurs pas : Facebook fait quasiment partie du CV, si bien que dans la plupart des procédures d’embauche, le recruteur ira automatiquement jeter un œil sur la page Facebook du candidat.

"Il faut savoir que, à partir du moment où vous avez un profil Facebook, un recruteur ira  potentiellement le voir. Si vous n’avez pas de profil, cela paraitra presque suspect et, en tout cas, vous risquez d’être interrogé sur ce point", assure Vincent Giolito coach en carrière. Certaines entreprises et de nombreux cabinets de chasseur de tête estiment même que les réseaux sociaux sont plus efficaces que Pôle Emploi.

Une tendance encore plus forte à l’étranger. Si les Français explorent de plus en plus les réseaux sociaux pour trouver un emploi, ce n’est pas encore un réflexe. Dans certains pays, ça l’est clairement : alors que 34% des demandeurs d’emplois français recourent aux réseaux sociaux, cette proportion passe à 51% en Allemagne, à 69% en Chine et même à 75% en Hongrie. A contrario, cette pratique n’est pas répandue au Japon, où seuls 26% des demandeurs d’emploi se connectent pour décrocher un boulot.