Les nouvelles normes C02 menacent 100.000 emplois chez Volkswagen

Brandir la menace de suppressions d'emplois "n'est pas du chantage", a plaidé le PDG Herbert Diess.
Brandir la menace de suppressions d'emplois "n'est pas du chantage", a plaidé le PDG Herbert Diess. © RONNY HARTMANN / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les nouvelles normes d'émissions de CO2 entraînent "une transformation très peu gérable", a déclaré jeudi le PDG de Volkswagen. 

De nouvelles normes plus strictes d'émissions de CO2 des voitures neuves menacent jusqu'à 100.000 emplois chez Volkswagen, a déclaré jeudi le PDG du constructeur allemand, quelques jours après un accord européen sur le sujet.

Une transformation "peu gérable". "Une transformation à cette vitesse est très peu gérable, car en dix ans près d'un tiers de nos emplois en production, soit 100.000 postes, devraient être supprimés", a déclaré Herbert Diess au quotidien Süddeutsche Zeitung, évoquant une baisse entre 30% et 40% des niveaux d'émissions.

Les pays de l'UE ont abouti mardi à un accord aux forceps pour une baisse de 35% des émissions de CO2 des voitures neuves en 2030, mais certains ont déploré un manque d'ambition après le rapport alarmant des experts de l'ONU sur le réchauffement climatique.

Le patron du plus grand groupe automobile allemand a répété une menace déjà formulée la veille par le puissant lobby de la branche, la VDA, qui a qualifié l'accord européen d'"irréaliste" et de "dangereux pour l'emploi". "L'industrie automobile européenne sera encore plus exposée à la concurrence européenne. (...) Cela met des emplois et des sites de production en danger", a commenté le président de la VDA Bernhard Mattes.

"Pas du chantage". Brandir la menace de suppressions d'emplois "n'est pas du chantage", a plaidé Herbert Diess, car "nos affirmations sont basées sur des faits". "Une réduction si drastique est une révolution douloureuse et non une transition contrôlée", a-t-il ajouté.

L'Allemagne a freiné des quatre fers, en vain. L'Allemagne faisait partie d'un groupe, avec les pays de l'Est, qui ne voulait pas aller au-delà d'une baisse de 30%, mais a finalement décidé de voter pour ce compromis. La chancelière allemande Angela Merkel a salué du bout des lèvres cet accord mercredi, estimant qu'il était "acceptable" et qu'une absence de compromis sur ce sujet aurait constitué "un mauvais signal".