Les Français jugent qu'ils paient trop d'impôts, mais ne plaident pas pour les baisser

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avec AFP
Une large majorité de Français considèrent qu'ils paient trop d'impôts et de cotisations sociales, mais ils ne se montrent guère favorables à la baisse de ces prélèvements, selon un sondage publié mardi par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO). Ainsi, ils sont 75% à juger trop élevé le niveau des impôts dans le pays.

Une large majorité de Français considèrent qu'ils paient trop d'impôts et de cotisations sociales, mais ils ne se montrent guère favorables à la baisse de ces prélèvements, selon un sondage publié mardi par le Conseil des prélèvements obligatoires (CPO). Dans ce dernier "Baromètre des prélèvements fiscaux et sociaux en France", l'institution associée à la Cour des comptes relève que les trois quarts des Français (75%) jugent trop élevé le niveau des impôts dans le pays.

Trop d'impôts pour les "revenus intermédiaires"

76% des quelque 2.000 répondants interrogés par Harris Interactive du 1er au 19 septembre 2023 considèrent que le niveau général des cotisations sociales est également trop élevé. Le sondage est publié à quelques heures de la déclaration de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal, qui n'a cessé de proclamer son intention de défendre la classe moyenne et de faire en sorte que le travail paie mieux. Le président Emmanuel Macron a lui-même promis un geste fiscal de 2 milliards d'euros en 2025 pour ces ménages.

Dans le sondage publié mardi, 57% des répondants estiment que "les 50% des ménages aux revenus intermédiaires" (soit la classe moyenne) paient trop d'impôts. Près d'un Français sur deux (47%) trouve le système fiscal et social pas assez redistributif, un pourcentage en baisse de huit points par rapport à celui du premier baromètre, publié en 2021. L'enquête menée pour le CPO révèle nombre de paradoxes : si 75% des Français jugent le niveau général des impôts trop élevé, "seule une minorité des sondés accepterait une baisse des dépenses publiques contre une baisse de leurs impôts", selon le CPO.

Lutter contre l'évasion fiscale

"Dans le détail, seuls 29% l'accepteraient pour les dépenses publiques de retraites, 30% pour la santé, 32% pour la justice et la sécurité, 35% pour l'éducation, 42% pour la lutte contre la pauvreté et l'exclusion et 44% pour la défense", énumère le Conseil. Autre constat étonnant de prime abord : si "une partie de la population déclare soutenir les pratiques d'évitement en matière fiscale", "55% des personnes interrogées souhaitent que l'État dépense davantage de fonds publics pour lutter contre la fraude fiscale et sociale".

"La tolérance des Français est ainsi plus forte pour les pratiques d'optimisation, - c'est-à-dire de comportements qui, sans être illicites, cherchent à profiter des niches fiscales et sociales, exceptions ou différences de calcul de l'impôt entre pays, - que pour la fraude", commente le CPO.