Les bons et mauvais points de l’économie française en 2016

François Hollande et Michel Sapin ont obtenu quelques résultats économiques en 2016.
François Hollande et Michel Sapin ont obtenu quelques résultats économiques en 2016. © ALAIN JOCARD / AFP
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Clément Lesaffre
Le taux de chômage est descendu à 9,7% en métropole fin 2016. Une bonne nouvelle qui confirme la reprise économique en France. Europe 1 fait le tour de ce qui va mieux et ce qui continue de traîner.

Le taux de chômage continue de baisser

C’est l’indicateur le plus régulièrement positif, celui auquel se raccroche François Hollande depuis deux ans. L’Insee a confirmé jeudi la bonne dynamique du taux de chômage. Il est descendu à 9,7% au quatrième trimestre 2016 en métropole, contre 9,9% à la même période en 2015, et 10% en intégrant les DOM-TOM, contre 10,2%). Le taux de chômage est désormais bien ancré sous les 10%, une stabilité plus atteinte depuis 2013.

La plancher du chômage structurel. 9,7%, c’est bien entendu toujours trop, mais il faut analyser ce chiffre au regard du taux de chômage structurel, c’est-à-dire le niveau en-dessous duquel notre économie ne peut actuellement pas descendre. Il s’établit autour de 9% en France, ce qui signifie que le chômage actuel est de moins en moins dû à la conjoncture économique. Pour espérer redescendre sous les 9%, il faudrait entreprendre des réformes profondes du marché du travail.

Les créations d’emplois au plus haut depuis 2007

Signe que l’activité économique repart, les créations d’emplois sont dans le vert. En 2016, 191.700 emplois ont été créés dans l’ensemble des secteurs marchands (hors agriculture). Un niveau plus observé depuis 2007, avant la crise économique. Le quatrième trimestre de l’année dernière est symbolique : avec 62.000 créations de postes en trois mois, il s’agit du meilleur trimestre depuis neuf ans. C’est très positif : les emplois créés reflètent la confiance des entreprises dans l’avenir.

Année mitigée pour les demandeurs d’emploi

Que des emplois soient créés quotidiennement, c’est un fait. Le problème vient de la nature de ces emplois. En regardant les chiffres des inscriptions à Pôle Emploi, un constat s’impose. Si on s’en tient à la catégorie A, le chômage a baissé l’an dernier de 3% en France métropolitaine, soit 107.400 chômeurs de moins. Mais un coup d’œil à l’ensemble des catégories A, B et C, donc en incluant les inscrits à Pôle Emploi qui ont travaillé plus ou moins de 78 heures par mois, suffit à voir que le bilan n’est plus aussi positif : +16.000 chômeurs en un an.

Que comprendre ? Les Français au chômage retrouvent certes des emplois, mais ce sont majoritairement des contrats précaires, soit sur de courtes durées (CCD, intérim), soit à temps partiel. L’économie française n’a pas encore les reins assez solides pour inciter les entreprises à embaucher en CDI.

La croissance est toujours morose

La croissance annuelle du PIB a beau être un indicateur décrié, elle n’en reste pas moins une référence. Or, la France ne brille pas sur ce point. Avec seulement 1,1% de croissance en 2016, nous sommes à la traîne par rapport à nos voisins. L’an dernier, l’activité macroéconomique a souffert de facteurs conjoncturels, notamment la météo, les attentats et les grèves. Sans ces éléments, le gouvernement espère atteindre 1,5% en 2017. Une prévision qui nous place derrière une majorité de pays européens pour qui la reprise est déjà une réalité depuis plusieurs mois.

L’inflation ne décolle pas

Cela fait maintenant cinq ans que la France n’a plus connu une inflation annuelle de 2%, taux supposé être idéal pour l’économie, depuis 2012. Pire, depuis quatre ans, le taux annuel est inférieur à 1%. En 2016, l’inflation était de seulement 0,2%, la faute au prix très bas du pétrole et à la stagnation dans le secteur alimentaire. Le niveau actuel d’inflation est trop bas pour enclencher un cercle vertueux alliant hausse des salaires à augmentation modérée du niveau des prix. Certes, il y a eu du mieux sur les derniers mois de 2016, mais il faudra confirmer cette année.