Les bateaux sont libérés, le conflit SeaFrance est terminé

© PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP
Les marins de la Scop SeaFrance ont libéré mercredi les deux ferries qu'ils occupaient au port de Calais depuis fin juin. 

C'est la fin d'un long conflit qui se concrétise. Les marins de la Scop SeaFrance ont libéré mercredi les deux ferries qu'ils occupaient au port de Calais depuis fin juin. Trois huissiers - celui du liquidateur judiciaire et deux pour le compte d'Eurotunnel, qui était le propriétaire des bateaux - ont quitté le "Berlioz" et le "Rodin" vers 11h30, après avoir constaté qu'aucun marin de la Scop n'était présent sur les navires. Leur état est bon, selon un correspondant de l'AFP qui a pu monter à bord.

Quel était le problème déjà ? Pour comprendre le dossier, il faut en connaître les différents acteurs : la société de transport française Eurotunnel, MyFerryLink, sa filiale qui s'occupe du transport maritime entre la France et le Royaume-Uni, et SeaFrance, la coopérative de salariés qui travaille sur les bateaux de MyFerryLink.

Accusé par les autorités de la concurrence britanniques de position dominante, Eurotunnel, qui gérait jusque-là le transport par train et par mer, a décidé le 1er juillet de rompre son contrat avec SeaFrance. Eurotunnel a en effet décidé d'abandonner le transport maritime de passagers. Deux des trois bateaux de MyFerryLink ont été vendus au Danois DFDS. Or, ce dernier n'avait à l'origine décidé de garder que 202 salariés de SeaFrance. Le dernier bateau de MyFerryLink, lui, servira au transport de marchandise. Et pour cette tâche, Eurotunnel refusait à la base de travailler avec SeaFrance, divisée par des querelles internes de direction.

Une solution pour tous les salariés. Après des mois de blocage des bateaux et du port, les différentes parties sont donc finalement parvenus à s'entendre. Un protocole d'accord a été signé lundi soir entre la coopérative de salariés (Scop) SeaFrance, qui exploitait la compagnie MyFerryLink jusqu'à sa liquidation judiciaire, le groupe Eurotunnel, ex-propriétaire des bateaux de la compagnie transmanche, et leur repreneur, DFDS. Cet accord prévoit la création de 402 emplois (sur les 487 de la Scop) par Eurotunnel et DFDS, ainsi que le versement d'une indemnité transactionnelle pour les salariés sans emploi au 1er janvier 2016.