Les agriculteurs français réclament un alignement des normes sanitaires et environnementales

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© MYCHELE DANIAU / AFP
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Pierre Herbulot, édité par R.Da. , modifié à
Les agriculteurs manifestent mardi à Paris, déplorant des interdictions que leur impose la France mais qui n'existent pas au niveau européen.

Un millier d'agriculteurs sont attendus mardi à 10 heures à Paris, au rond-point du carrousel du Louvre, là-même où Emmanuel Macron avait fêté sa victoire à la présidentielle. Ils manifestent à l'appel des Jeunes agriculteurs et d'une quinzaine de fédérations de la FDSEA pour dénoncer l'importation de produits qui ne respectent pas les normes sanitaires et environnementales, actuelles ou annoncées, que la France impose à ses agriculteurs.

Une distorsion de concurrence.L'interdiction du glyphosate d'ici trois ans est notamment vécue comme une injustice par les agriculteurs français. "Je ne suis pas le premier défenseur du glyphosate, mais on demande à ce que l'ensemble des agriculteurs européens soient logés à la même enseigne", explique auprès d'Europe 1 Damien Greffin, le président de la FDSEA-Île de France, qui évoque, outre le glyphosate, "les 46 molécules interdites en France, mais que l'on continue à utiliser partout en Europe." "Bien évidemment, on importe massivement des produits que l'on donne tous les jours à consommer aux Français et qui ont reçus ces molécules. C'est l'exemple concret d'une sur-transposition et d'une distorsion de concurrence pour l'agriculteur français".

Jouer "avec les même règles". Christophe Robin, agriculteur à Sonchamp, dans les Yvelines, a deux casquettes : producteur de céréales et éleveur de volailles. Pouvoir importer du blé traité avec du glyphosate, qu'il n'aura bientôt lui-même plus le droit d'utiliser, le fait bondir. "C'est un non-sens. Monsieur Macron est pro-européen, eh bien on joue la carte européenne et on joue tous avec les mêmes règles. Si la France dit non, elle ne pourra pas être compétitive", relève-t-il.

Des produits de moindre qualité, mais aussi compétitifs. Pour ses volailles, le problème, se situe au rayon surgelé du supermarché. "On importe massivement du poulet brésilien, qui est produit grâce à des céréales OGM, des antibiotiques et qui est même traité à la javel, pour autant ils sont compétitif à nos produits", déplore-t-il. Cette situation l'amène à réclamer une solution radicale : la fermeture des frontières à tout ce qui serait produit ou élevé dans des conditions moins strictes que chez nous.