L'enquête sur le crash Rio-Paris contestée par Air France et des victimes

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M.Du avec AFP , modifié à
Plus d'un an après la fin des investigations sur le crash Rio-Paris en 2009, la justice se penche mercredi sur des demandes de la compagnie aérienne et des familles des victimes qui contestent plusieurs points de l'enquête judiciaire.

Plus d'un an après la fin des investigations sur le crash Rio-Paris en 2009 et sur fond de bataille entre Air France et Airbus, la justice se penche mercredi sur des demandes de la compagnie aérienne et des familles des victimes qui contestent plusieurs points de l'enquête judiciaire.

 

Mise à jour le 21 octobre à 18h50. La cour d'appel de Paris rendra sa décision le 17 novembre.

Le fil des événements. Air France et Airbus, mis en examen pour homicides involontaires depuis mars 2011, espèrent éviter un procès pour cette catastrophe survenue le 1er juin 2009 et dans laquelle 228 personnes ont trouvé la mort. Le point de départ de la catastrophe est un givrage en vol des sondes Pitot, qui a conduit à une incohérence des mesures de vitesse de l'Airbus A330. L'avion s'était abîmé dans l'océan Atlantique, au large du Brésil. Des défaillances de l'équipage ont d'abord été montrées du doigt, mais une expertise judiciaire rendue à l'été 2012 pointait aussi des problèmes techniques et un déficit d'information des pilotes en cas de givrage des sondes, malgré des incidents antérieurs.

Une contre-expertise demandée. A la demande d'Airbus, les juges avaient ordonné une contre-expertise, dont les résultats, en avril 2014, remettaient l'accent sur "la réaction inappropriée de l'équipage" et sur des manquements d'Air France. Ce travail, favorable à Airbus, avait été durement critiqué par Air France, qui en a demandé la nullité devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris. Elle avait notamment regretté que "deux vols d'essai" aient "été effectués chez Airbus avec des équipages Airbus sans qu'Air France en soit informée".

"Les experts ont conduit leurs opérations de manière particulièrement critiquable", ajoutent les avocats de la compagnie, François Saint-Pierre et Fernand Garnault. Ils soulignent que "le procureur général lui-même a conclu à l'illégalité de ce rapport d'expertise" dans son réquisitoire qui sera pris à l'audience mercredi après-midi. Cette audience devrait se dérouler à huis clos.