L'endettement du Havre proche du seuil d'alerte

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"La ville s'est placée dans une trajectoire défavorable", estiment les magistrats. © ROBERT FRANCOIS / AFP
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avec AFP , modifié à
La ville du Havre a aujourd'hui besoin de plus de 11 ans pour rembourser sa dette, alertent des magistrats dans un rapport publié lundi soir. 

La capacité de désendettement de la ville du Havre s'est nettement dégradée sur la période 2012/2017, à l'époque où le Premier ministre Édouard Philippe en était le maire, selon un rapport de la chambre régionale des comptes de Normandie. "La ville s'est placée dans une trajectoire défavorable (...) Le nombre d'années qu'il faudrait pour rembourser la dette passe de moins de sept ans en 2011, ce qui était optimal, à plus de onze ans en 2017 (à 11,6, ndlr), ce qui rapproche la ville du seuil d'alerte", qui se situe "au delà de 12 ans", écrivent les magistrats dans leur rapport publié lundi soir. 

Investissement à venir. L'encours de dette du budget principal a progressé de plus de 15% pour dépasser les 268 millions d'euros au 31 décembre 2017, selon le rapport de la chambre. "Le report" au prochain mandat d'un investissement de 21 millions d'euros pour l'aménagement de l'entrée de ville est toutefois "susceptible d'infléchir cette tendance", nuancent-ils. Et "la gestion de l'encours de la dette" demeure "saine". Reste que les magistrats trouvent "discutable" la "légalité" de certaines subventions destinées à abonder les services publics industriels et commerciaux. Et leur contrôle est selon eux "lacunaire".

"Pas de gains de productivité". Par ailleurs, "les actions de modernisation des services n'ont pas permis des gains significatifs de productivité", note la chambre régionale relevant le fait que si la masse salariale de la ville a été "réduite", elle ne l'a pas été "à périmètre constant". 226 agents de la municipalité ont en effet été "transférés à la communauté d'agglomération en 2016", selon les magistrats. La chambre "rappelle" également à la commune la nécessité "de faire cesser sans délai" l'exploitation de la chambre funéraire considérant que le cadre juridique actuel n'est pas conforme.