Le tourisme culturel en Île-de-France : là où ça coince

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Les sites touristiques franciliens font face à une baisse de leur fréquentation, due notamment aux attentats mais aussi à l'image écornée de la France après les grèves et manifestations. 
ENQUÊTE EUROPE 1

C'est la région la plus touchée par la baisse du tourisme. L'Île-de-France fait face à une désaffection de ses touristes. En cause : les attentats mais aussi la mauvaise image de la France écornée par les grèves et manifestations. En 2015, Paris est ainsi la seule métropole européenne n'ayant pas vu sa fréquentation touristique progresser, selon le JDD. Et si l'on observe une baisse de 10 à 15% de la fréquentation des hôtels, les sites culturels ne sont pas non plus épargnés.

Les musées les plus touchés. S'il n'existe pas encore de chiffre global pour l'ensemble des musées parisiens, la tendance est clairement à la baisse. L'Arc de Triomphe, qui était en pleine progression subit, par exemple, une forte baisse de 32% entre janvier et juillet par rapport à l'année dernière. Mais pour Bénédicte Lefeuvre, directrice générale du Centre des Monuments Nationaux, le monument souffre aussi des mesures de sécurité puisque "de Pâques à juin, il a manqué un portique ce qui équivaut à quatre heures de fermeture par jour".

Autre monument culturel délaissé : les tours de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, avec 22% de baisse. Le Louvre, qui lui accueille une majorité d'étrangers, a enregistré, selon l'AFP,  une baisse de fréquentation de 20% au premier semestre, liée, selon la direction, aux "conséquences de la série d'attentats sur la fréquentation touristique, mais également à la fermeture du musée pendant quatre jours lors de la crue de la Seine début juin".

Contacté par Europe 1, le Grand Palais confie, lui, avoir enregistré une baisse de 15% de ses visiteurs au printemps. Une chute qui pousse la direction du musée à intensifier sa communication que ce soit dans les médias, via des campagnes d'affichage ou sur les réseaux sociaux afin de faire revenir les visiteurs.

"Une inquiétude majeure sur la fin de l'année". Les châteaux souffrent eux aussi. Au premier rang, celui de Vaux-le-Vicomte. "On a une baisse importante, comme on ne l'a jamais vécue", explique à France Bleu le copropriétaire du château, Alexandre de Vogue qui évoque, une baisse de 20% en avril. Le château de Fontainebleau arrive, lui, à sortir la tête de l'eau avec une fréquentation en baisse de 7% sur la période janvier-juillet en ce qui concerne les entrées payantes. "La tendance n'est pas excellente mais on a pu compenser cette baisse avec une politique événementiel dynamique", explique-t-on à Europe 1, avant de cibler deux écueils : "le public étranger qui fait défaut" et la baisse des visites de groupes "avec 10.000 personnes de moins que l'année dernière sur les tarifs de groupe". "On a une inquiétude majeure sur la fin de l'année", ajoute-t-on.

Ceux qui arrivent à s'en sortir. Mais d'autres musées parisiens résistent mieux. Au Centre Pompidou, on enregistre, par exemple, une petite baisse de 10% notamment grâce au succès rencontré par la rétrospective Paul Klee. C'est le cas aussi du Panthéon, qui, par rapport à l'année dernière, a perdu 7% de ses visiteurs sur la période janvier-juillet. La basilique de Saint-Denis qui avait elle aussi connu une forte baisse après les attentats de novembre et l'assaut dans la ville du même nom a finalement bien résisté avec 9% de baisse entre janvier et juillet. Au Palais de Tokyo, si l'on ne communique pas de chiffres, on explique que "l'on s'en sort pas trop mal par rapport à la conjoncture globale". Avant d'ajouter : "On n'avait pas accusé de gros coup après les attentats et cet été on est plutôt dans nos clous".

 

Et dans le reste de la France ?

Dans certains régions, les musées attirent et pour certains, la fréquentation est même record. Selon les chiffres des monuments nationaux communiqués à Europe 1, c'est la Villa Cavrois à Croix qui décroche la palme. Elle est passée de 21.400 visiteurs en 2015 entre janvier et juillet à 83.600 cette année sur la même période, soit une hausse de 391%.