Le PDG de XL Airways en appelle à Air France pour éviter une faillite "inacceptable"

XL Airways
"Air France peut bouger", estime le président de la compagnie placée en redressement judiciaire. © AFP
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"En douze mois, on peut définir un plan et devenir le sniper du groupe Air France sur le low cost long-courrier", estime Laurent Magnin dans le Journal du Dimanche. 

Comment sauver XL Airways, deuxième compagnie aérienne française à demander son placement en redressement judiciaire, trois semaines après Aigle Azur ? Pour le PDG de l'entreprise, Laurent Magnin, interrogé par le JDD, dimanche, la seule solution réside dans une reprise par Air France. "Pour redresser la compagnie, nous avons besoin de 35 millions", rappelle-t-il au journal hebdomadaire. 

"On aura perdu un temps fou"

Évoquant les relations entre les deux compagnies, Laurent Magnin raconte "une histoire folle". "Jean-Marc Janaillac, quand il était président d'Air France-KLM, m'a proposé de rejoindre le groupe", affirme-t-il. S'en sont suivies "des négociations exclusives pendant des mois". "Et puis le process s'est arrêté avec le départ de Janaillac (poussé vers la sortie par ses salariés en 2018, ndlr)", déplore le PDG. "Nous avons attendu la nomination d'un autre président (...) Et puis, au bout d'un an, brutalement, on nous annonce que ça se fera pas. On aura perdu un temps fou." 

"Air France peut bouger", estime pourtant toujours Laurent Magnin. "Le PDG du groupe, Ben Smith, en a le pouvoir. (...) Les salariés d'Air France, je le sais, sont attachés à sauver le pavillon français. Le dialogue social peut-être réglé en vingt-quatre heures. En douze mois, on peut définir un plan et devenir le sniper du groupe Air France sur le low cost long-courrier." 

"Il y a un coup fumant à faire dans notre secteur"

D'autres groupes sont-ils susceptibles de s'intéresser à XL Airways, en cessation de paiement et qui pourrait abandonner ses passagers sur le tarmac dans les prochains jours faute de repreneur ? "La réponse peut difficilement venir d’autres compagnies françaises, mais des financiers peuvent se dire qu’on est dans le pays le plus touristique du monde et que l’aérien français ne peut pas échouer", estime Laurent Magnin. "Je suis persuadé qu’il y a un coup fumant à faire dans notre secteur." Et de conclure : "Une première faillite, celle d'Aigle Azur, est insupportable. Une deuxième, la nôtre, est inacceptable."