Quelque 85 communes sont considérées, depuis 1937, comme faisant partie de la zone Bourgogne. 1:32
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Marine Protais, édité par Antoine Terrel
Alors que le Chablis, le Dijonais et le Chatillonais sont maintenus dans l'AOC Bourgogne, le maintien de plusieurs communes du Beaujolais inquiète les viticulteurs bourguignons, qui craignent de ne pas avoir les moyens économiques pour s'aligner face à la concurrence.
REPORTAGE

C'est un projet de découpage géographique qui inquiète les vignerons. Jeudi, plusieurs centaines de viticulteurs bourguignons ont manifesté à Montreuil, devant le siège de l'Institut national des appellations et origines (Inao), pour protester contre ce projet de révision de l'aire d'appellation de l'AOC Bourgogne qui prévoyait notamment "l'amputation" de secteurs "entiers de la Bourgogne historique" comme Chablis. Si les vignobles du Chablis, du Dijonais et du Chatillonais seront finalement maintenus dans l'AOC, l'incertitude demeure en revanche concernant le Beaujolais, dont quelque 85 communes sont considérées, depuis 1937, comme faisant partie de la zone Bourgogne. Alors que le projet de révision prévoyait de les maintenir, les professionnels présents s'inquiètent des effets d'une telle décision.

"Ça va nous mettre à genoux"

Selon ces viticulteurs, si les producteurs de Beaujolais sont autorisés à produire du Bourgogne, 10.000 hectares de vignes supplémentaires se retrouveront potentiellement sur le marché. Une concurrence à laquelle ne pense pas survivre Olivier Guichard. "Nous, on produit sur 17 hectares. Pour avoir le même chiffre d'affaires, il faut qu'on produise sur 35, donc on n'aura pas les moyens de replanter 17 hectares de vignes en plus", explique-t-il au micro d'Europe 1. "Ça va nous mettre à genoux, on pourra jamais suivre. Il faudra qu'on arrête notre activité", poursuit-il. 

Les viticulteurs estiment qu'une surproduction de Bourgogne ferait automatiquement baisser le prix des bouteilles de 30 à 40%, ce qui déséquilibrerait l'économie, y compris celle des communes. Une conséquence inenvisageable, selon Jean-Pierre Chevrier, maire de Clessé, en Saône-et-Loire. "Tous ces vignerons font vivre l'économie, les artisans, les commerçants", assure l'élu. "Il y a quand même 45% des gens qui habitent notre territoire qui vivent du vin. C'est primordial."