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Olivier Samain, édité par R.D. , modifié à
Selon le quotidien Les Echos, le gouvernement réfléchit à un plan B pour différer, potentiellement de plusieurs années, l’entrée en vigueur de la très controversée réforme des retraites.

Alors que la mobilisation sociale contre la réforme des retraites se prépare - avec un appel de plusieurs syndicats à une journée de grève interprofessionnelle le 5 décembre prochain parallèlement à la grève déjà annoncée le même jour à la RATP et la SNCF - le gouvernement réfléchit à une mise en oeuvre de la réforme plus tardive que prévu. C'est le journal Les Echos qui a sorti cette information mercredi soir. Un document communiqué aux partenaires sociaux évoque de nouvelles pistes.

Un report de plusieurs décennies

En théorie, l’entrée en vigueur du nouveau système universel par points s'appliquera à partir de la génération née en 1963. Ça, c'est ce que propose le rapport Delevoye. Et ça reste le scénario privilégié par le gouvernement. Mais le document évoque noir sur blanc deux autres options qui, précise-t-il, "sont soumises à concertation".

Première option : mettre en oeuvre le système universel à compter de générations postérieures, plus éloignées de l'âge de la retraite". Comprendre des générations plus jeunes que celle née en 1963. Deuxième option qui, elle, repousserait encore plus loin l'entrée en vigueur du nouveau système : appliquer la réforme seulement aux nouveaux entrants sur le marché du travail. En clair, ceux qui démarreront leur vie professionnelle en 2025. On parle d’un report de plusieurs décennies.

"Aucun tabou"

L'une ou l'autre de ces deux options changerait clairement la donne pour la réforme des retraites. Le 12 septembre dernier, dans un discours devant les partenaires sociaux, Edouard Philippe avait entrouvert ces pistes : il avait cité la génération 1963 comme celle pouvant être concernée "au plus tôt" par la réforme. Et il avait enfoncé le clou quelques phrases plus loin : "Peut-être le nouveau système ne devra-t-il s’appliquer, pour certains régimes, qu’à des personnes plus jeunes et plus éloignées de la retraite. Là-dessus, je l’ai dit au Haut-commissaire, je n’ai aucun tabou", avait lancé le Premier ministre.  

La nouveauté, c'est que désormais, ces options sont formalisées par écrit. Et soumises à concertation. C’est efficace. On l’a vu avec la réforme de la SNCF et du statut des cheminots qui ne s’appliquera qu’aux nouveaux entrants. La réforme ne change rien pour ceux qui sont en place. Rien de tel pour désamorcer les critiques.