Le gaz naturel liquéfié est souvent issue d'une fracturation hydraulique, c'est-à-dire un gaz de schiste, extrait de la roche. 1:37
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Maud Descamps, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour réduire sa dépendance au gaz russe, l'UE et la France cherchent une solution. Ainsi, elles pourraient venir des États-Unis et du GNL, gaz naturel liquéfié. Engie a d'ailleurs d'ores et déjà signé un contrat avec l'entreprise Nextdecade. Mais là où le bât blesse, c’est que le gaz naturel liquéfié est souvent issu d'une fracturation hydraulique, une technique interdite sur le vieux continent.

C’est l'un des objectifs de l’Union européenne depuis le 24 février dernier et le début de l’invasion de l’Ukraine : réduire sa dépendance au gaz russe. Un besoin qui se fait d'autant plus ressentir que les 27 comptent mettre en place un embargo sur le pétrole russe. L'indépendance au gaz venu de Moscou pourrait passer par les États-Unis, et par le GNL, gaz naturel liquéfié, dont le pays de l'oncle Sam est un important producteur. En France, Engie vient même de signer un gros contrat l'américain Nextdecade, spécialisé dans le GNL.

1,75 million de tonnes de GNL par an sur 15 ans

Pendant 15 ans, l’entreprise va fournir 1,75 million de tonnes de GNL par an à Engie à partir d’une extraction au Texas. L'approvisionnement commencera en 2026. Un contrat qui doit sécuriser notre approvisionnement en gaz, et qui témoigne de la volonté de l’UE et de la France de s’affranchir durablement du gaz russe.

Mais là où le bât blesse, c’est que le gaz naturel liquéfié est souvent issu d'une fracturation hydraulique, c'est-à-dire un gaz de schiste, extrait de la roche. Une technique interdite en France car jugée trop néfaste pour l'environnement. Un véritable revirement pour Engie donc, qui illustre bien la difficulté pour la France et l'Europe de trouver des alternatives au gaz russe, pointe au micro d’Europe 1 Nicolas Godlberg, spécialiste de l’énergie. "Il y a une certaine contradiction européenne à dire que l’on extrait pas du gaz de schiste chez nous parce que c’est cher et polluant, et à en importer."

"On paye notre dépendance au gaz russe"

Pour ce dernier, le constat est clair : "On paye notre dépendance au gaz russe". Le plus important désormais est donc "d’apprendre à se passer de ces énergies fossiles, et ce sera également bon pour le climat".  

Du côté d'Engie on souligne que la priorité reste avant tout la sécurisation de l'approvisionnement des Français, tandis que le ministère de la Transition écologique n’a pas souhaité faire de commentaire. Quoi qu’il en soit, ce contrat signé sur 15 ans pourrait permettre de stabiliser les prix du gaz qui se sont envolés depuis le début de la guerre en Ukraine.