Guerre en Ukraine : Moscou accuse Israël de «soutenir le régime néonazi de Kiev»

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Sergueï Lavrov, ministre russe des affaires étrangères et chef de la diplomatie russe. © Pavel Bednyakov / Sputnik / Sputnik via AFP
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avec AFP
Justifiant une dénazification de l'Ukraine, la diplomatie russe a accusé Jérusalem de "soutenir le régime néo-nazi de Kiev", après que le gouvernement Israélien a condamné les propos de Sergei Lavrov reprenant la théorie complotiste du "sang juif d'Hitler" et utilisant "le génocide juif comme outil politique". 

Moscou a accusé mardi Israël de "soutenir le régime néonazi de Kiev", enfonçant le clou après que le chef de la diplomatie russe a repris une théorie du complot sur le "sang juif" présumé d'Adolf Hitler. "Nous avons prêté attention aux déclarations anti-historiques du ministre des Affaires étrangères (israélien) Yaïr Lapid, qui expliquent en grande partie la décision du gouvernement actuel de soutenir le régime néonazi de Kiev", a indiqué la diplomatie russe dans un communiqué. "L'histoire connaît malheureusement des exemples tragiques de coopération entre juifs et nazis", ajoute le communiqué.

Une discours justifiant la "dénazification" de l'Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr "Zelensky fait valoir cet argument: comment le nazisme peut-il être présent (en Ukraine) s'il est lui-même juif. Je peux me tromper, mais Hitler avait aussi du sang juif", avait lancé Sergueï Lavrov dimanche soir, dans une interview accordée à un média italien. Le prétendu "sang juif" d'Hitler est une théorie du complot traitée avec scepticisme par les historiens. 

"Les propos du ministre Lavrov sont à la fois scandaleux, impardonnables et une horrible erreur historique", avait condamné lundi son homologue israélien Yaïr Lapid, précisant que l'ambassadeur de Russie en Israël avait été convoqué pour des "clarifications". "Aucune guerre n'est comparable à la Shoah... L'utilisation du génocide juif comme outil politique doit cesser immédiatement", a dénoncé de son côté le Premier ministre israélien Naftali Bennett. Le Premier ministre italien Mario Draghi a pour sa part jugé lundi soir "aberrants" les propos de Sergueï Lavrov. "Et pour ce qui concerne la partie en référence à Hitler, elle est vraiment obscène", a-t-il commenté. Moscou a répété à maintes reprises vouloir "démilitariser" et "dénazifier" l'Ukraine, justifiant ainsi l'offensive lancée le 24 février.

Une position défendue par la diplomatie russe

Mardi, la diplomatie russe a encore repris ces arguments, affirmant que "l'origine juive du président (Zelensky) n'est pas une garantie de protection contre le néonazisme rampant dans le pays. L'Ukraine, soit dit en passant, n'est pas la seule dans ce cas", citant également le président letton Egils Levits, qui "a également des racines juives et il couvre aussi (...) la réhabilitation de la Waffen SS dans son pays". 

Moscou accuse également Jérusalem "d'ignorer l'épidémie de destruction et de profanation de monuments aux vrais justes du monde: les soldats de l'Armée rouge qui ont arrêté l'Holocauste et sauvé le monde juif", et semble faire un parallèle entre l'antisémitisme et la "russophobie" en Ukraine.