Un report de 10% des voitures sur l'axe Argenteuil-Paris coûterait à lui seul 390 millions d'euros à la région. 1:28
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Aurélien Fleurot, édité par Séverine Mermilliod
En Île-de-France, la baisse de l'utilisation des transports en commun, en pleine épidémie de coronavirus, a entraîné une hausse de celle de la voiture. Ce genre de scénario inquiète pour la vie économique de toute la région, comme le montre une étude menée par le cabinet Kisio.

Les chiffres de fréquentation dans les transports en commun en Île-de-France sont loin d'être à leur niveau habituel : entre 60 et 65% seulement dans les métros et les trains, comme Europe 1 l'a révélé il y a deux semaines. Parmi les conséquences, la bascule vers l'utilisation de la voiture et forcément, l'augmentation des bouchons : 520 kilomètres mardi matin alors que la moyenne est à 350. Ces embouteillages, s'ils durent, pourraient avoir d'importantes conséquences économiques.

Moins 3 millions de trajets en transports en commun chaque jour

Une rame de RER en moins, cela ferait 1.300 voitures sur les routes en plus : l'image, spectaculaire, n'est que virtuelle mais elle laisse imaginer ce que donnerait un abandon massif des métros ou des trains de banlieue. En ce moment, il y a chaque jour environ 3 millions de déplacements en transports en commun qui ne se font plus et sur certains tronçons. Si seulement 10% des passagers se reportaient vers la voiture, les conséquences seraient immédiates, selon une étude menée par le cabinet Kisio.

Des centaines de millions d'euros de coût

"Cela mènerait à une augmentation du temps de trajet en voiture de l'ordre de 50%, ce qui aurait un coût assez considérable pour l'économie", précise David O'Neill, directeur des activités chez Kisio. "Parce que cela ferait perdre du temps à tous les gens qui utilisent la route pour des motifs professionnels; les gens qui font de la logistique, les artisans, tous ceux qui ont besoin de la route. Et rien que sur le corridor Argenteuil-Paris, on a estimé que cela coûterait 390 millions d'euros à l'économie francilienne."

Pour éviter cette congestion, Kisio rappelle que 45% des emplois sont possibles en télétravail en région parisienne et qu'au-delà de l'aspect sanitaire, pour redonner confiance à ceux qui veulent à tout prix éviter d'être entassés dans une rame bondée, le lissage des heures d'arrivée au travail est une mesure à renforcer, en lien avec les entreprises, pour faire baisser l'affluence de la pointe du matin dans les transports.