Les chiffres de fréquentation dans les transports en commun en Île-de-France sont loin d'être à leur niveau habituel : entre 60 et 65% seulement dans les métros et les trains, comme Europe 1 l'a révélé il y a deux semaines. Parmi les conséquences, la bascule vers l'utilisation de la voiture et forcément, l'augmentation des bouchons : 520 kilomètres mardi matin alors que la moyenne est à 350. Ces embouteillages, s'ils durent, pourraient avoir d'importantes conséquences économiques.
Moins 3 millions de trajets en transports en commun chaque jour
Une rame de RER en moins, cela ferait 1.300 voitures sur les routes en plus : l'image, spectaculaire, n'est que virtuelle mais elle laisse imaginer ce que donnerait un abandon massif des métros ou des trains de banlieue. En ce moment, il y a chaque jour environ 3 millions de déplacements en transports en commun qui ne se font plus et sur certains tronçons. Si seulement 10% des passagers se reportaient vers la voiture, les conséquences seraient immédiates, selon une étude menée par le cabinet Kisio.
Des centaines de millions d'euros de coût
"Cela mènerait à une augmentation du temps de trajet en voiture de l'ordre de 50%, ce qui aurait un coût assez considérable pour l'économie", précise David O'Neill, directeur des activités chez Kisio. "Parce que cela ferait perdre du temps à tous les gens qui utilisent la route pour des motifs professionnels; les gens qui font de la logistique, les artisans, tous ceux qui ont besoin de la route. Et rien que sur le corridor Argenteuil-Paris, on a estimé que cela coûterait 390 millions d'euros à l'économie francilienne."
Pour éviter cette congestion, Kisio rappelle que 45% des emplois sont possibles en télétravail en région parisienne et qu'au-delà de l'aspect sanitaire, pour redonner confiance à ceux qui veulent à tout prix éviter d'être entassés dans une rame bondée, le lissage des heures d'arrivée au travail est une mesure à renforcer, en lien avec les entreprises, pour faire baisser l'affluence de la pointe du matin dans les transports.