L'alliance avec Renault n'est "pas en danger", assure le patron de Nissan

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Hiroto Saikawa n'a pas souhaité s'exprimer sur le sort de son ancien mentor Carlos Ghosn. © TOSHIFUMI KITAMURA / AFP
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avec AFP , modifié à
Dans un entretien publié lundi, le patron de Nissan assure être "en contact quasi quotidien" avec Renault, malgré les tensions ressenties avec le constructeur français. 

L'alliance automobile Renault-Nissan, qui traverse une crise sans précédent depuis l'arrestation de son bâtisseur Carlos Ghosn mi-novembre au Japon, n'est "absolument pas en danger", a assuré le patron du constructeur japonais lors d'un entretien à l'AFP lundi.

"Faire avancer" la compagnie "pas à pas". Hiroto Saikawa n'a en revanche pas souhaité s'exprimer sur le sort de son ancien mentor, toujours détenu à Tokyo pour des malversations financières présumées et qui comparaîtra pour la première fois mardi devant un tribunal. "Le système judiciaire japonais suit son cours, donc je n'ai rien à dire. Je veux simplement me concentrer sur la stabilisation de la compagnie et la faire avancer pas à pas", a commenté Hiroto Saikawa, au cours de sa première entrevue avec un média étranger depuis que l'affaire a éclaté.

Pas d'assemblée générale, malgré les demandes de Renault. Hiroto Saikawa assure être "en contact quasi quotidien" avec Renault, malgré les tensions et frustrations qui ont éclaté au grand jour chez Nissan, qui serait las d'être sous la coupe d'un constructeur français plus petit que lui. La discorde a paru grandir ces dernières semaines  entre les deux directions. La marque au losange, invoquant la présomption d'innocence, a ainsi pour l'instant choisi de maintenir Carlos Ghosn à son poste de PDG, tout en confiant la direction intérimaire au numéro deux du groupe, Thierry Bolloré. Les dirigeants de Renault ne cessent de réclamer l'organisation d'une assemblée générale des actionnaires de Nissan, en vain.

"Du travail au jour le jour". Loin de ces bisbilles, "la valeur de l'alliance en elle-même vient du travail au jour le jour, basé sur le respect de l'autonomie de chacun des groupes", souligne Hiroto Saikawa qui s'exprimait en marge d'un événement de la fédération patronale Keidanren. "Et ce travail, cette énergie, cette direction ne sont en rien affectés (...), même dans la situation actuelle". "Dans ce sens, que ce soit chez Renault, Nissan ou Mitsubishi Motors", qui, en rejoignant l'alliance en 2016, lui a permis de se hisser au premier rang des constructeurs mondiaux, "rien n'a changé et je ne pense pas que (l'alliance) soit en danger", dit-il. "Personne ne veut arrêter ou ralentir les choses, nous devons au contraire les accélérer".