Seulement 7% des élèves d'une classe d'âge passent par la case apprentissage. 2:18
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Thibaud Le Meneec, avec Stéphane Place
Pour les spécialistes, l'image de l'apprentissage n'a rien à voir avec le véritable intérêt que représente ce système pour les jeunes et les entreprises.

Comment améliorer la réputation d'un système "mal défendu et mal promu" en France ? À l'occasion de sa journée spéciale sur l'apprentissage, Europe 1 a décidé de donner la parole à ses acteurs dans l'émission Circuits courts, présentée par Maxime Switek et Anne Le Gall.

"Il n'y a aucun ministre qui est sorti de l'apprentissage". "Le problème principal, c'est l'image que l'apprentissage a dans l'opinion publique, chez les instituteurs, les professeurs, les parents et les enfants", estime François Garçon, historien spécialiste de l'apprentissage. "C'est une image qui correspond à une réalité" qui s'explique par le fait "qu'on ne voit jamais quelqu'un qui a réussi par l'apprentissage dans les médias. Autour d'Emmanuel Macron, il n'y a aucun ministre qui est sorti de l'apprentissage. Ce n'est pas le cas en Allemagne et en Suisse", où respectivement 6 et 7 élèves sur 10 sont passés par l'apprentissage. En France, ce taux est seulement de 7% d'une classe d'âge.

Dans les pays germaniques, l'organisation de l'emploi du temps des apprentis diffère aussi. "Les enfants partent toute la semaine en entreprise, sauf le vendredi où ils vont à l'école professionnelle", détaille François Garçon. Pourtant, Ambre, 26 ans et en apprentissage depuis dix ans dans le sud-ouest, y trouve son compte avec "trois semaines en entreprise et trois semaines à l'école", ce qui s'ajoute à la satisfaction de gagner un salaire. "On gagne presque 400 euros et presque 1.200 euros en fonction de l'année du contrat et en fonction de l'âge", indique Aurélien Cadiou, président de l'Association nationale des apprentis de France (Anaf).

Entendu sur europe1 :
C'est reconnu par les entreprises comme une preuve de bonne formation

Plus de chances d'être embauché ? Si ce système semble contenter les apprentis, la formule semble marcher sur le front de l'emploi : sept mois après l'obtention du diplôme, un jeune qui a fait un CAP en apprentissage a 30% de plus de chances d'être embauché que celui qui a fait le même diplôme, mais sans apprentissage. "C'est reconnu par les entreprises comme une preuve de bonne formation", avance Aurélien Cadiou. Tout n'est donc pas si noir, comme veut le croire Michel Guisembert, président de l'association Worldskills France : "On est la septième nation mondiale dans les championnats du monde des apprentis, avec des bonnes performances dans le bâtiment et les services, moins dans l'industrie et les nouvelles technologies."