Placée en redressement judiciaire cet été, la marque de lingerie Indiscrète, en proie à de grosses difficultés financières et endeuillée par le suicide de son directeur, Didier Degrand, devrait être sauvée. Les deux dirigeantes de l'entreprise viennent de déposer un dossier de poursuite de l'activité, grâce à l'apport financier d'un homme d'affaires, Michel Gouzon. Cet entrepreneur propose d'éviter la vente de la manufacture de lingerie féminine basée à Chauvigny dans la Vienne et de conserver les emplois.
"Quand j'ai vu les deux directrices, elles n'avaient pas les larmes aux yeux, elles pleuraient." Lorsqu'il a visité l'entreprise Indiscrète au mois d'août, Michel Gouzon n'imaginait pas en ressortir en faisant une proposition de reprise. L'entrepreneur du Périgord a été bouleversé par le drame vécu par les couturières. C'est ce qui l'a décidé à s'engager financièrement. "Quand j'ai vu les deux directrices, elles n'avaient pas les larmes aux yeux, elles pleuraient. Quand vous faites le tour de l'atelier, qu'on vous dit voilà peut-être quelqu'un qui va vous aider, vous voyez des larmes couler sur les visages. Ça vous fait très mal, et comme je peux le faire, j'ai vraiment voulu investir dans ce projet", confie-t-il au micro d'Europe 1.
Il propose de verser 350.000 euros pour sauvegarder les emplois de tous les salariés et confie même avoir l'intention d'embaucher tout de suite deux à trois personnes supplémentaires. Mais un autre dossier de reprise est encore en course. Ce dernier n'offre pas de garantie pour l'emploi.
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"C'est un peu inespéré." Béatrice Mongella, co-directrice d'Indiscrète, veut croire à une nouvelle chance : "C'est un peu inespéré. Trouver un investisseur qui ait envie autant que nous de garder ce savoir-faire, c'est inouï. A nous de convaincre le président du tribunal de commerce qu'une continuation, c'est un maintien à 100% des emplois actuels et ce sont les valeurs d'Indiscrète qui perdureront dans le temps."
"Je les ai vues encore hier (mercredi, ndlr). Elles sont à fond derrière mon plan et ce n’est vraiment que du bonheur de les voir avoir retrouvées cette envie, ce sourire. Ça fait très chaud au cœur de voir cette réaction, cet engouement et ce soutien qu’elles ont à mon égard", ajoute Michel Gouzon. Les deux offres sont maintenant sur le bureau de l'administrateur judiciaire, qui va statuer le 23 novembre prochain.