La France a attiré moins d'investissements étrangers, notamment américains, en 2024
En 2024, la France a enregistré une baisse de 7% des investissements étrangers, avec une chute marquée des projets américains (-17%) en raison de l’instabilité politique. Malgré cela, les États-Unis restent le premier investisseur. Le recul a également impacté la création d'emplois, en particulier dans l’intérim, bien que l’ingénierie et la R&D aient enregistré une hausse.
La France a attiré en 2024 moins d'investissements en provenance des Etats-Unis, qui restent le premier investisseur étranger dans le pays, marqué par plusieurs mois d'instabilité politique, a indiqué mercredi Business France.
Au total, le nombre de décisions d'investissement en France a reculé de 7% à 1.688 l'an dernier, un bilan déjà dévoilé mardi par le ministre délégué au Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, dans un entretien au journal Les Echos.
Les Etats-Unis occupent la première marche du podium avec 15% des projets (252 contre 305 en 2023). Ils sont suivis par l'Allemagne (232 contre 272, soit 14%) puis le Royaume-Uni (152 contre 173, 9%), a précisé l'agence qui aide les entreprises françaises à se développer à l'étranger. En tout, les projets proviennent de 62 pays, principalement européens (64%).
Des emplois créés ou maintenus ont chuté de 36%
La Chambre de commerce américaine en France (AmCham) avait indiqué mardi que l'incertitude politique et budgétaire avait pesé sur le moral des investisseurs américains en 2024: 51% estiment que la dissolution de l'Assemblée nationale en juin (51%) et la chute du gouvernement Barnier en décembre (78%) ont affecté négativement leurs investissements ou l'attractivité du pays.
Conséquence de la baisse du nombre de projets, les emplois créés ou maintenus ont chuté de 36% à 37.787. Cette chute est "en grande partie due à un ajustement du marché de l'intérim, une des premières variables d'ajustement en période de ralentissement économique", a précisé Business France dans un communiqué.
En revanche, les créations et maintiens d'emplois d'ingénierie et de recherche et développement ont augmenté de 9%.
Dans Les Echos, Laurent Saint-Martin a relativisé cette perte d'attractivité. Le recul du nombre de projets "est plus faible que chez nos voisins européens notamment. Cela nous maintient toujours largement au-dessus des niveaux pré-Covid", a-t-il affirmé.
Une augmentation sur les projets liés à l'intelligence artificielle
Selon Business France, qui dévoilera le 1er avril l'intégralité de son bilan 2024, les projets concernent pour 48% des créations d'établissement, 41% des extensions de sites existants et 6% des reprises de sites français.
Ils sont principalement effectués dans la production (28%), les points de vente (22%) et les centres de décision (18%), dans le commerce et la distribution, le conseil et les services aux entreprises, les prestations informatiques, l'énergie ou l'automobile.
Le projets en lien avec l'intelligence artificielle se sont chiffrés à 43, contre 25 en 2023. Un quart (28%) des projets viennent d'entreprises investissant pour la première fois en France.