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Inès Zeghloul , modifié à
L'inflation n'en finit pas de grimper, notamment du côté de l'alimentation, où elle atteint les 15%. Face à la hausse des prix, certains consommateurs se restreignent déjà, en évitant certains produits ou en comparant les tarifs entre plusieurs enseignes. Même constat du côté des petits commerçants, qui ont du mal à vendre leurs produits.

Alors que beaucoup prédisent un mois de "mars rouge", l'inflation n'en finit pas de grimper : +6,2 % en février et près de 15 % pour l'alimentation. Face à cette hausse des prix, Carrefour annonce dans le Journal du Dimanche le lancement d'un panier anti-inflation composé de 200 produits vendus en moyenne 2 euros et à prix bloqués jusqu'à mi-juin. Sauf que le mal est déjà fait : certains consommateurs se restreignent déjà.

"Il faut faire quelque chose"

Depuis près de huit mois, lorsque Jean et sa copine font leurs courses, ils sont obligés de s'adapter face aux prix affichés. "On a réduit notre consommation de viande, on la choisit mieux et on en mange moins. On ne prend vraiment que des produits saisonniers, ou on attend parfois aussi les fins de marché parce que les prix sont devenus absurdes", regrette Jean. "Si on ne changeait pas notre consommation, je pense que l'écart à la fin du mois serait facilement de 150 euros."

Et 150 euros de différence, c'est aussi trop pour Laurence, qu'Europe 1 a rencontré à l'entrée d'une grande enseigne, cabas à la main. C'est l'énième magasin qu'elle fait pour trouver son petit plaisir du matin, mais à des prix raisonnables. "Je peux faire trois supermarchés pour trouver celui où le café est le moins cher. Je n'accepte pas d'acheter quatre euros un paquet de café. Au début, on nous disait que l'inflation allait être de 6%, mais là, on est à 10%, il faut faire quelque chose", se désespère Laurence.

"Si ça continue comme ça, on ne risque pas de faire long feu"

Et elle n'est pas la seule car les commerçants appellent aussi à l'aide. Youssef est poissonnier et depuis quelques semaines, il repart souvent le camion rempli d'invendus des marchés. Le prix de sa marchandise augmente sans cesse, alors il fait de la marge comme il le peut. "Par exemple, le saumon, on le vendait à 29,90 euros, il est passé à 36,90 euros. Ça se répercute sur les clients qui se plaignent et vu que les prix augmentent, si ça continue comme ça, on ne risque pas de faire long feu. Si on commence à acheter de la marchandise pour finir avec dans les mains, ça ne sert plus à rien de venir au marché", souligne le commerçant.

Et comme Youssef, d'autres commerçants ambulants ont avoué à Europe 1 faire deux à trois marchés de plus qu'il y a un an pour compenser la baisse de leurs ventes.