Thierry Breton, commissaire européen français chargé du marché intérieur, de l'industrie et du numérique 1:40
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Nicolas Barré
L'Union européenne met une nouvelle politique industrielle en place pour défendre ses intérêts. Et c'est le commissaire français Thierry Breton, en charge du marché intérieur, de l'industrie et du numérique, qui se trouve en première ligne pour porter ce projet. L'éditorialiste d'Europe 1 Nicolas Barré livre tous les tenants et les aboutissants de cette nouvelle politique.
EDITO

Bruxelles met sur les rails une nouvelle politique industrielle pour défendre les intérêts de l'Union européenne face à des géants comme la Chine ou les Etats-Unis. Thierry Breton, le commissaire européen français en charge du marché intérieur, de l'industrie et du numérique, sera en première ligne pour mettre en place ce projet. Nicolas Barré, éditorialiste sur Europe 1, livre son analyse de cette nouvelle politique industrielle.

C’est la fin de l’Europe naïve. Bruxelles met sur les rails une nouvelle politique industrielle pour défendre nos intérêts. Et c’est le commissaire français, Thierry Breton, en charge du marché intérieur, de l’industrie et du numérique, qui se trouve en première ligne. Il nous dévoile ce matin son plan de bataille, qui repose d’abord sur un principe : ceux qui veulent accéder au marché européen, le premier du monde, devront se plier à nos règles. Cela vise les géants américains du numérique comme les entreprises chinoises.

Fini l’Europe naïve. Elle va enfin se doter d’une vraie politique industrielle : c’est la promesse que fait Thierry Breton. Cela passe notamment par la fixation de règles sur l’usage et le traitement des données numériques. Nous en produisons des quantités astronomiques mais il faut qu’elles soient traitées, exploitées, stockées en Europe car c’est la matière première qui permet de développer de nouveaux services. Contrôler tout cela est un enjeu de souveraineté mais c’est aussi capital pour notre avenir économique.

L'Europe doit-elle dire non à Huawei ?

Là encore plus qu’ailleurs, il est crucial de fixer très vite des règles. Bruxelles va détailler une panoplie de mesures très strictes. Et pour continuer à vendre leur technologie en Europe, Huawei et les autres devront s’y plier. La 5G, c’est ce qui va permettre demain de connecter des objets, de faire rouler des voitures autonomes, de faire fonctionner des systèmes de santé à distance etc. C’est donc absolument critique. Beaucoup plus que la 4G par exemple. L’Europe doit vite adapter ses règles à l’évolution galopante des technologies. Aller vite : c’est le défi que devra relever Thierry Breton au cœur d’une machine bruxelloise dont la rapidité et l’agilité ne sont pas forcément les points forts.