Guillaume Faury prend les commandes d'Airbus dans un ciel plein de défis

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Guillaume Faury devra parachever la remise en ordre de bataille du géant au moment où son concurrent Boeing traverse une crise majeure. © REMY GABALDA / AFP
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avec AFP
Mercredi, Guillaume Faury devrait être intronisé à la tête d'Airbus lors d'une AG des actionnaires, en remplacement de l'Allemand Tom Enders. 

Airbus entre mercredi dans une nouvelle ère avec le départ de Tom Enders et l'arrivée de Guillaume Faury à sa tête, dans un contexte de défis industriels et commerciaux majeurs mais aussi d'enquêtes judiciaires qui pèsent sur le géant aéronautique européen.

Intronisé lors de l'AG des actionnaires. "Je me réjouis à la perspective de relever ce nouveau défi avec passion et enthousiasme", a déclaré celui qui représente une nouvelle génération à la tête du groupe et sera formellement intronisé lors de l'assemblée générale des actionnaires à Amsterdam dans l'après-midi. Le Français, actuel patron de la branche d'aviation civile prend les rênes d'un groupe solide : Airbus affiche un carnet de commandes qui lui offre une visibilité de près de dix ans avec plus de 7.350 appareils à livrer. Mais il hérite également d'un groupe déboussolé par la crise de gouvernance qu'il a traversée depuis un an et demi. Elle s'est traduite par les départs successifs de plusieurs de ses dirigeants historiques, notamment son ex-numéro deux, Fabrice Brégier, qui était censé succéder à Tom Enders.

Gérer les conséquences des enquêtes... Guillaume Faury devra surtout gérer les conséquences des enquêtes qui visent Airbus. La décision de Tom Enders d'auto-dénoncer des irrégularités sur des transactions valent au constructeur d'être depuis 2016 sous le coup d'investigations du Parquet national financier (PNF) en France et du Serious fraud office (SFO) en Grande-Bretagne. Ce faisant, il compte échapper à un procès en bénéficiant des lois anti-corruption dans les deux pays.

... mais des fondamentaux solides. L'ex-patron de la division Airbus Helicopters devra donc parachever la remise en ordre de bataille du géant au moment où son concurrent Boeing traverse une crise majeure autour du 737 MAX.  Il s'appuie sur des fondamentaux solides et une réorganisation de la gamme d'avions plus agressive sur le plan commercial, ce malgré le revers qu'a constitué l'annonce en février, de la fin de la production de l'A380, l'emblématique géant des airs entré en service en 2007 et en bout de course faute de commandes. Ses livraisons cesseront en 2021. A l'autre extrémité de sa gamme, le constructeur a fait entrer depuis l'été 2018 un petit nouveau, l'A220, ex-CSeries de Bombardier dont il a racheté le programme, avec notamment en ligne de mire le marché nord-américain.

Enfin, Airbus tient le bon bout autour de l'A400M, qui pèse depuis des années sur ses résultats avec d'importants retards. Le programme de l'avion de transport militaire a été en grande partie redressé et enregistre désormais "des progrès tangibles", même si "des risques demeurent".