Grève des contrôleurs aériens : «Je ne céderai pas à ce chantage», insiste Philippe Tabarot
933 annulations de vol et de nombreux retards tout au long de la journée dans les aéroports. Et ce sera encore pire ce vendredi. Le résultat d'un mouvement de grève des aiguilleurs du ciel, "inacceptable" selon le ministre chargé des Transports, qui ne cache pas son mécontentement. Invité de la Grande interview Europe 1-CNews, il précise qu'il ne "cédera pas au chantage".
Actuellement en grève, un quart des contrôleurs aériens sèment la pagaille dans les aéroports français. Ce jeudi, 40% des vols ont été annulés à Paris et Beauvais, la moitié à Nice, 30% à Lyon, Marseille, Montpellier et Ajaccio ; soit des centaines de vols et plus de 300.000 passagers affectés partout en Europe.
Une situation "inacceptable"
Ce vendredi, jour de grands départs, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies de réduire leurs programmes de vols de 40 %, ce qui promet une situation encore plus tendue dans les aéroports parisiens. Une situation "inacceptable" pour le ministre chargé des Transports.
Pour rappel, les aiguilleurs du ciel font partie des fonctionnaires les mieux payés du pays, avec un salaire pouvant approcher les 8.000 euros brut mensuels. Occupant un métier à forte responsabilité et particulièrement stressant, ils travaillent 32 heures par semaine et partent à la retraite à 59 ans. Pour autant, les contrôleurs grévistes dénoncent un "management toxique" et la mise en place de badgeuses, machines comptabilisant leurs arrivées et leurs sorties de leur lieu de travail.
Une "autogestion" particulièrement "dangereuse"
Invité de la Grande interview Europe 1-CNews ce vendredi, Philippe Tabarot évoque des "revendications qui ne sont pas justes". "Il y a une espèce d'autogestion dans les tours de contrôle qui est particulièrement dangereuse pour la sécurité de nos concitoyens. C'est la raison pour laquelle, pour toutes ces raisons, que je ne cèderai pas ce chantage", précise le ministre des Transports.
"Je crois l'avoir montré déjà pour d'autres grèves, et notamment au moment des cheminots. Ma porte sera toujours ouverte en tant que ministre des Transports pour le dialogue. Par contre, le chantage... Non, ça suffit", s'agace-t-il. Selon l'organisation européenne Eurocontrol, chaque minute de retard coûte 100 euros aux compagnies et près de 20.000 euros pour l'annulation d'un seul vol.