Le trafic des Transiliens est fortement perturbé une nouvelle fois, vendredi, à cause de la grève contre la réforme des retraites. 1:13
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Carole Ferry, François Geffrier et Romaine Hocquet, édité par Margaux Baralon , modifié à
Dans les gares parisiennes, la situation ne s'est guère améliorée entre le "jeudi noir", premier jour de grève contre la réforme des retraites, et vendredi. Face aux suppressions de train en pagaille, les usagers, toujours moins nombreux que d'habitude, font preuve de résilience.

"Je suis ici, j'attends le train qui n'est toujours pas là... et je viens de voir à l'instant qu'il est supprimé... c'est pas une bonne nouvelle. C'est fatigant." Dans la voix d'Alexandre, il y a effectivement un peu de lassitude, mais pas d'énervement. Ce chef de projet, qui travaille à Mantes-la-Jolie, est en gare de Saint-Lazare vendredi matin, au deuxième jour de la grève contre la réforme des retraites. "D'habitude je prends la 2, puis la 13, puis un train de banlieue jusqu'à Mantes-la-Jolie", raconte-t-il au micro d'Europe 1. "Aujourd'hui, aucun métro sur mes deux lignes, donc j'ai pris un Uber." Pour se retrouver finalement, donc, sans train non plus.

Moins de monde que d'habitude

Car pour cette journée de vendredi, comme celle d'hier, le trafic ferroviaire est fortement perturbé : seulement 10% des TGV et 30% des TER circulent. Mais les Intercités et Transiliens sont rares. Alors certes, beaucoup d'usagers ont, une nouvelle fois, prévu le coup. Et à Saint-Lazare, comme dans les autres gares parisiennes, il y a beaucoup moins de monde que d'habitude, ont constaté les reporters d'Europe 1. 

Ce qui n'empêche pas certains d'avoir quelques difficultés. A part Alexandre, un autre usager, arrivé à 5h30, doit absolument rejoindre son lieu de formation pour un examen final. Mais le seul train maintenu ne lui permettra pas d'être à l'heure. Mais l'heure n'est pas à la colère. 

"Le patron gueule un peu mais bon..."

"On nous a dit que normalement il y aurait des bus, mais il y en a un sur dix, un sur mille", lance Jean-Pierre, à deux doigts d'éclater de rire alors qu'il touille son café à La Défense. "On est obligés d'attendre le train 1h30. Mais qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ? Si on prend la voiture, il y a les embouteillages. Après, le patron gueule un peu, mais bon..." Emeline, qui l'accompagne, semble elle aussi très détendue. "Ce soir je partirai plus tôt, c'est pas grave. C'est vendredi ! Cela ne sert à rien de s'énerver."

À la gare de Val-de-Fontenay non plus, les quelque voyageurs qui ont bravé le froid pour tenter de prendre un Transilien ne sont pas vraiment stressés. Même si certains, qui avaient choisi le télétravail la veille, découvrent seulement la grève. C'est le cas de Naoëlle, qui a voulu "aller à l'aventure". "Je vais voir si je peux montrer dans le train ou pas", s'amuse cette cadre, qui a bien fait : il y a des trains toutes les 10 minutes, ne laissant personne sur le quai. Reste à savoir ce qui se passera en début de semaine prochaine. Les habitués des lignes anticipent déjà d'énormes difficultés.