"Gilets jaunes" : une perte de croissance au 4ème trimestre, selon Bruno Le Maire et la Banque de France

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© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Économie et des Finances assure lundi que le mouvement des "gilets jaunes" fera perdre 0,1 point de croissance à la France lors du dernier trimestre de 2018. La Banque de France estime, quant à elle, que la croissance sera de 0,2% au lieu des 0,4% prévus.

Les troubles liés aux manifestations des "gilets jaunes" feront perdre 0,1 point de croissance à la France sur le dernier trimestre de cette année, a estimé lundi le ministre des Finances, Bruno Le Maire. La Banque de France a, quant à elle, divisé par deux, à 0,2% contre 0,4% précédemment, le taux de croissance du PIB français qu'elle prévoit pour le quatrième trimestre.

Une perte de 0,1 point, selon Bruno Le Maire. "Je pense que les événements actuels devraient nous faire perdre 0,1 point de croissance de notre richesse nationale au dernier trimestre", a affirmé le ministre sur RTL, refusant néanmoins de revoir pour l'instant à la baisse la croissance pour l'ensemble de l'année, attendue à 1,7% par le gouvernement. 

"Ce n'est pas rattrapable", a reconnu Bruno Le Maire. "C'est la réalité. Celle des commerçants, des indépendants, qui ont vu leurs magasins samedi abîmés, vandalisés, pillés", a-t-il affirmé.  "C'est aussi la réalité des investisseurs étrangers qui nous regardent. Je vois l'impact que cela a sur l'étranger et cela n'est pas bon pour l'attractivité de notre pays", a-t-il souligné. 

Un taux de croissance de 0,2% au lieu de 0,4% pour la Banque de France. De son côté, peu de temps après les déclarations du ministre, la Banque de France a divisé par deux, à 0,2% contre 0,4% précédemment, le taux de croissance du PIB français qu'elle prévoit pour le quatrième trim

Plusieurs secteurs économiques en régression. "L'activité des services décélère sous l'effet du mouvement actuel. Les transports, la restauration et la réparation automobile régressent" ainsi que l'hôtellerie, constate notamment la banque centrale française sur la base d'une enquête de conjoncture. Les autres services, et notamment les services aux entreprises "restent dynamiques".

La Banque de France a aussi constaté qu'"en novembre, le mouvement actuel a affecté la production industrielle de la plupart des secteurs", à travers son enquête portant au total sur 8.000 entreprises, dont 3.500 dans l'industrie, et qui s'est déroulée du 28 novembre au 5 décembre.

L'objectif annuel s'éloigne. Cette nouvelle prévision est très inférieure au niveau de 0,8% qui serait nécessaire au quatrième trimestre (après une croissance de 0,4% au troisième trimestre et de 0,2% sur les deux premiers trimestres, selon les dernières statistiques de l'Insee) pour atteindre l'objectif annuel de 1,7% affiché par le gouvernement.