"Gilets jaunes" : les violences sont une "catastrophe pour notre économie", juge Bruno Le Maire

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Le ministre de l’Economie a dénoncé dimanche les conséquences des journées de violence successives liées au mouvement des "gilets jaunes".

Les violences liées aux manifestations des "gilets jaunes" sont une "catastrophe" pour l'économie, a estimé dimanche le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, évoquant une "crise de la nation", au lendemain de l'acte 4 de la mobilisation. "C'est une catastrophe pour le commerce,  c'est une catastrophe pour notre économie", a déclaré à la presse le ministre, lors d'une visite aux commerçants à Paris au lendemain de nouvelles violences lors de la quatrième journée de mobilisation, énumérant "une crise sociale", "une crise démocratique" et "une crise de la nation".

"C'est une période où normalement le commerce tourne bien". Une semaine après les images sidérantes d'émeutes en plein Paris qui avaient fait le tour du monde, et en dépit des nombreuses mises en garde des autorités, la journée de samedi a été marquée par une mobilisation toujours forte malgré un recul, ainsi que de nouvelles violences dans la capitale et en régions, dont de multiples commerces attaqués. "C'est une période où normalement le commerce tourne bien, c'est la veille des fêtes de Noël et, là, c'est une catastrophe", a regretté Bruno Le Maire, qui se trouvait près de la gare Saint-Lazare, non loin d'un foyer de troubles la veille.

Convaincu qu'Emmanuel Macron "trouvera les mots". Le ministre a promis "des réponses très concrètes (et) très directes" aux commerçants frappés, alors que le président de la République Emmanuel Macron doit s'exprimer en début de semaine prochaine pour annoncer de nouvelles mesures en réponse au mouvement. "Ce que les Français demandent, c'est l'unité de la nation et de la justice", a estimé Bruno Le Maire, se disant convaincu qu'Emmanuel Macron "trouvera les mots". Pour l'heure, le ministre a diagnostiqué une crise à trois facettes: "une crise sociale" avec les sujets liés au pouvoir d'achat, "une crise démocratique" avec une représentativité politique insuffisante, et "une crise de la nation" face à des "fractures territoriales (...) importantes".

"La solution ne viendra pas que de l'Etat". Tandis que le gouvernement a annoncé cette semaine l'annulation d'une hausse de la taxe sur les carburants, point de départ du mouvement, Bruno Le Maire a de son côté appelé, avant le week-end, les entreprises à verser une prime défiscalisée aux salariés. Son caractère obligatoire ou facultatif fait néanmoins l'objet de débats entre patronat et syndicats. "La solution ne viendra pas que de l'Etat, elle viendra aussi de tous ceux qui ont un rôle à jouer dans l'activité économique du pays", a prévenu dimanche le ministre.