"Gilets jaunes" : l'activité du secteur privé français s'est repliée en décembre

"Les perturbations liées au mouvement des gilets jaunes ont sévèrement affecté le secteur des services français", selon Eliot Kerr, économiste à IHS Markit.
"Les perturbations liées au mouvement des gilets jaunes ont sévèrement affecté le secteur des services français", selon Eliot Kerr, économiste à IHS Markit. © AFP
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avec AFP , modifié à
Pour la première fois depuis plus de deux ans, l'activité du secteur privé s'est contractée en décembre en France, selon l'indice PMI Markit.

L'activité du secteur privé s'est contractée en décembre en France pour la première fois depuis plus de deux ans, pénalisée par le mouvement des "gilets jaunes", qui a pesé sur le secteur des services, selon l'indice PMI Markit définitif publié vendredi. L'indice composite, qui évalue l'activité de l'ensemble de l'économie française, s'est élevé à 48,7 points en décembre, soit un repli "considérable" par rapport au mois précédent (54,2 points), précise le cabinet d'étude économique.

"Les perturbations liées aux gilets jaunes ont affecté le secteur des services". Cet indicateur, qui s'appuie sur un panel de 400 entreprises opérant en France, se situe ainsi au-dessous de la barre des 50 points, au-delà de laquelle l'activité est considérée comme en expansion, pour la première fois depuis l'été 2016. "Les perturbations liées au mouvement des gilets jaunes ont sévèrement affecté le secteur des services français", détaille dans le communiqué Eliot Kerr, économiste à IHS Markit, pour expliquer cette contraction.

Le rythme des embauches ralenti. Dans ce secteur, le volume des nouvelles affaires a enregistré sa première diminution depuis février 2016, en raison d'une baisse de la demande qui s'est traduite par un ralentissement de l'expansion du volume du travail en cours. Les replis de l'activité et des nouvelles affaires ont par ailleurs incité les prestataires de services français à ralentir le rythme des embauches, les effectifs enregistrant "leur plus faible hausse depuis vingt mois", selon IHS Markit.

"Un risque considérable de ralentissement de la croissance". Pour Eliot Kerr, "ce repli inattendu de l'activité représente un risque considérable de ralentissement de la croissance au quatrième trimestre, alors que l'économie française était en position de réaliser une hausse trimestrielle respectable de son PIB". "Les récentes manifestations se sont ajoutées à la liste croissante des problèmes auxquels Emmanuel Macron doit faire face, et pourraient retarder sa réforme du marché du travail promise de longue date", prévient par ailleurs l'économiste. Selon l'Insee, qui tablait initialement sur une hausse du produit intérieur brut de 0,4% au quatrième trimestre, la croissance ne devrait finalement pas dépasser 0,2% entre octobre et décembre, et 1,5% sur l'ensemble de l'année 2018.