L'activité turbine à gaz de General Electric à Belfort va être très durement touchée par des suppressions de postes. 3:58
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Thibaud Le Meneec
Après l'annonce par General Electric de la suppression de 1.000 postes en France, principalement à Belfort, le maire de la ville lance sur Europe 1 un "appel au gouvernement" pour assurer la pérennité des emplois.
INTERVIEW

Que peuvent faire les pouvoirs publics en réponse à l'annonce, par le groupe General Electric, mardi, de la suppression de plus de 1.000 postes en France ? La nouvelle, qui était redoutée par les salariés, a été officialisée mardi matin par un communiqué, qui présente des projets d'évolution des activités gaz et de ses fonctions support.

Appel au redéploiement des activités industrielles

À Belfort, General Electric emploie environ 4.300 personnes, dont 1.900 personnes dans l'entité turbine à gaz. Au total, le groupe envisage de supprimer 792 postes dans l'entité gaz et 252 dans l'entité des fonctions support. Pour le maire LR de la ville, Damien Meslot, cette annonce a "un impact très important" sur la région. "Non seulement, il y a les 1.000 suppressions, mais il y a les sous-traitants qui vont être touchés. Ce plan est un plan extrêmement important et nous allons tous nous mobiliser pour préparer notre réaction", déclare-t-il sur Europe 1.

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Damien Meslot estime que le groupe a pris en compte le calendrier électoral avant de rendre cette décision publique. "Nous nous apercevons que GE n'a pas attendu longtemps après les élections européennes pour annoncer ce plan social", critique-t-il. "J'en appelle à l'État pour qu'il s'engage fortement et nous permette de trouver des diversifications industrielles qui créent de l'emploi à Belfort, pour qu'une partie des postes supprimés dans l'activité gaz à Belfort puissent être redéployés vers d'autres activités industrielles."

Entendu sur europe1 :
Macron était venu vendre le projet de vente de l'activité énergie d'Alstom à GE en disant que c'était bon pour l'avenir des salariés

 

Mais l'essentiel, selon lui, est de limiter la casse sociale. Pour cela, "nous faisons appel au gouvernement" : "Lorsqu'il était ministre de l'Économie, Emmanuel Macron était venu vendre le projet de vente de l'activité énergie d'Alstom à GE en disant que c'était bon pour l'avenir des salariés et qu'il serait toujours aux côtés du site industriel et des salariés à Belfort. Nous attendons qu'il mette ses actes en accord avec ses paroles."

L'aéronautique comme nouveau débouché ?

Surtout, le patron actuel de General Electric France, Hugues Bellay, était le conseiller économique d'Emmanuel Macron lorsqu'il était à Bercy, entre 2014 et 2016. "J'espère que cette proximité nous permettra de trouver des solutions", insiste le maire de la ville. "Tout le monde comprendra ce que je veux dire lorsque je parle de la proximité entre les dirigeants de General Electric et le président de la République."

Mais comment pérenniser ces emplois qui irriguent l'économie du Territoire de Belfort ? "La piste la plus sérieuse est la piste de l'aéronautique, en plein boom", veut croire Damien Meslot. "On a la compétence pour fabriquer des pièces sur le site de Belfort. L'État a les moyens de pousser des groupes aéronautiques pour qu'ils implantent leurs activités industrielles à Belfort plutôt que dans des pays low-cost."