Formation et assurance chômage : Matignon prend le relais de la concertation jusqu'à jeudi

Les négociations autour de la réforme de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle notamment se dérouleront désormais à Matignon
Les négociations autour de la réforme de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle notamment se dérouleront désormais à Matignon © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Les partenaires sociaux, les ministres du Travail et de l'Éducation nationale vont se retrouver à Matignon pour discuter de la réforme de la formation professionnelle et de l'assurance-chômage jusqu'à jeudi. 

Après l'Élysée, les partenaires sociaux vont se succéder à Matignon jusqu'à jeudi pour en savoir plus sur la réforme de la formation professionnelle et sur celle, plus périlleuse, de l'assurance-chômage, qui suscite des craintes tant syndicales que patronales.

Pénicaud, Blanquer et les principaux partenaires sociaux à Matignon. Ces rencontres se tiendront en présence de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, mais aussi du ministre de l'Éducation Jean-Michel Blanquer, partie prenante notamment sur l'apprentissage, le volet plus consensuel de ces réformes. 

Négociations en même temps qu'une manifestation. Ce ballet se téléscopera jeudi avec la manifestation à l'appel de la CGT et de Solidaires, une troisième mobilisation depuis la rentrée contre la réforme du droit du travail. Philippe Martinez, numéro un de la CGT, défilera, lui, loin de Matignon, à Marseille.

"Fixer les éléments de méthode". Sur ce deuxième acte des réformes sociales, la volonté du gouvernement est d'aboutir à un projet de loi déposé en avril et adopté l'été prochain. Cette semaine, il s'agit de "fixer ensemble les éléments de méthode, le calendrier et les têtes de chapitre", indique-t-on à Matignon.

Avoir un "projet" pour toucher le chômage après une démission. Comme prévu, la réforme de l'assurance-chômage cristallise le plus de craintes. Emmanuel Macron a promis d'ouvrir le régime sous conditions aux démissionnaires - il est déjà possible de le faire dans certains cas - et aux indépendants. Pour les démissionnaires, Emmanuel Macron a fixé dimanche, lors de son intervention télévisée, un nouveau critère pour bénéficier de l'assurance-chômage : le fait d'avoir "un projet". Ce droit serait mobilisable tous les "cinq, six, sept ans".

Côté syndicats, ces nouveaux droits font craindre une baisse des droits pour l'ensemble des allocataires, dans un régime qui accuse une dette de 30 milliards d'euros. Côté patronat, sont pointés de possibles effets d'aubaine qui pourraient faire grimper la facture. 

Un "bonus-malus" pour les contrats courts ? Autre sujet scruté de près par le patronat : l'instauration d'un "bonus-malus" pénalisant les entreprises qui ont trop recours aux contrats courts, comme le secteur de l'hôtellerie-restauration. D'après Les Échos, ce système pourrait "prendre la forme d'un taux de cotisation patronal variable", qui pourrait aller de 2% de cotisations patronales à un maximum hypothétique de 10 %, contre 4,05 % aujourd'hui.

La formation professionnelle, (seul) sujet consensuel. S'agissant de la formation professionnelle et de l'apprentissage, le chantier apparaît plus consensuel. Le président a estimé dimanche qu'il fallait "des règles claires et stables" et "une vraie reconnaissance du maître" d'apprentissage, alors que cette filière souffre depuis des années d'un problème d'image.