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Margaux Fodéré // Crédit photo : MAEVA DESTOMBES / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP , modifié à
Depuis le Brexit, de plus en plus d’investisseurs financiers voient Paris comme une des places les plus attractives en Europe. La présence de ces acteurs internationaux bénéficie aussi à l’économie française : le gouvernement veut donc renforcer cette dynamique.

Alors que la dette a totalement dérapé en dépassant les 3.000 milliards d'euros, le gouvernement cherche de l'argent. Economie, c'est le mot d'ordre pour l'exécutif qui redoute les décisions des agences de notation Fitch et Moody's à la fin du mois. Il doit d'ailleurs transmettre mardi au Haut Conseil des finances publiques la liste de ses engagements en matière financière. Et, le même jour, une proposition de loi visant à conforter Paris comme la première place financière de l'Union européenne sera examinée à l'Assemblée. 

Depuis 2017, près de 6.000 emplois ont été créés dans le secteur financier en France, certains directement rapatriés depuis Londres. Car plusieurs banques américaines ont décidé de renforcer leur présence à Paris, après le Brexit. C'est le cas de JP Morgan, mais aussi de Goldman Sachs. Ses effectifs parisiens atteignent désormais près de 500 personnes, explique Thierry Sancier, coresponsable du bureau parisien de Goldman Sachs

Un écosystème économique solide 

"Il y a eu très clairement un avant et un après Brexit. Le fait d’avoir à proximité de Paris des grandes écoles d’ingénieur, des grandes écoles de commerce, c'est un vivier qui est absolument exceptionnel. On a quand même également un tissu d’ETI dispersées sur le territoire. On a également des grandes familles qui sont des piliers importants du capitalisme français, des banques solides, des stars de la technologie. Tous ces facteurs-là font de la France et Paris une place dont l’attractivité est vraiment très, très forte".

Et cette attractivité profite à l’économie française. En 2022, la France a dégagé un excédent de plus de 10 milliards d’euros dans le secteur des services financiers. Alors pour combler un déficit à plus de 5% du PIB, l’exécutif veut capitaliser et réfléchit à de nouvelles mesures. La proposition de loi qui sera examinée mercredi 3 avril à l’Assemblée est portée par Alexandre Holryod, le député des Français de l’étranger du Royaume-Uni et a été co-construite avec les équipes du Ministère de l’Économie. Elle vise notamment à dématérialiser les procédures du commerce international pour renforcer davantage l’attractivité de la place financière parisienne.

De nouveaux objectifs 

La France y a un intérêt : en effet, plus d'entreprises internationales en France, c'est plus de recettes fiscales, rappelle Charles Rodwell, député Renaissance des Yvelines : "Lorsque vous implantez tous ces acteurs à Paris, plutôt qu'à Milan, Francfort, Amsterdam, Madrid ou ailleurs, mécaniquement, ces investisseurs paient des impôts à Paris. C'est toujours une aubaine une organisation ou une entreprise qui s'installe chez vous parce qu'elle paie des impôts nationaux, locaux pour financer l'ensemble des services publics, la création d'infrastructures, la mise à disposition de tous les services pour toute l'économie". 

Après New York, le ministre de l’Économie ira dans les prochains mois dans les pays du Golfe pour attirer de nouveaux investisseurs financiers en France.