L'usine de La Roche-sur-Yon emploie plus de 600 salariés. 1:29
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Aurélien Fleurot avec AFP, édité par Antoine Terrel , modifié à
Jeudi, Michelin a annoncé son intention de fermer "d'ici fin 2020" son usine de La Roche-sur-Yon. Un choc pour les 619 salariés de l'usine du fabricant de pneumatiques.

L'annonce a constitué un "choc terrible" pour les salariés. Jeudi, le fabricant de pneumatiques Michelin a annoncé son intention de fermer "d'ici fin 2020" son usine de La Roche-sur-Yon (pneus pour poids lourds), qui emploie 619 salariés et qui était menacée depuis plusieurs semaines en raison des "difficultés du marché" et d'une "concurrence exacerbée". Au micro d'Europe 1, Jérôme Lorton, délégué SUD (Solidaires, unitaires, démocratiques), dénonce "une trahison terrible" des engagements pris par Michelin par le passé. 

"Michelin va proposer aux partenaires sociaux d'engager au plus tôt la négociation d'un accord portant sur un plan d'accompagnement des salariés" avec des mesures de préretraite et des dispositifs de mobilité interne et externe, a indiqué le groupe dans un communiqué. "Michelin donnera à chaque salarié concerné la possibilité de rester au sein de l'entreprise en France", promet le géant français du pneu.

"Environ 120 millions d'euros" seront provisionnés pour financer l'opération, a précisé le groupe, qui s'engage en outre à lancer "un projet public-privé d'envergure pour donner un nouvel avenir au site". "Notre objectif, c'est que tous les salariés retrouvent rapidement un emploi", et de "vérifier que l'emploi retrouvé est de qualité", au sein du groupe ou à l'extérieur, notamment sur "un territoire vendéen qui est très dynamique", a assuré à l'AFP une source proche de la direction.

"Il est hors de question d'accepter la fermeture de ce site"

Ces annonces ne rassurent pas les syndicats. "Rien ne justifie" cette fermeture, indique Jérôme Lorton, rappelant que Michelin dégage 1,6 milliard de résultat net. "Depuis plusieurs semaines, on essaye par tous les moyens de trouver une solution pour cette usine", explique-t-il encore, regrettant l'absence de réaction de la direction. 

"Notre nouveau patron ne veut pas prendre le temps, il a pris cette décision sans respecter les engagements et sans se soucier de l'impact que peut avoir cette décision qui frappe 620 salariés dans cette usine", dénonce-t-il encore. Revenant sur l'accord passé en 2016 avec les syndicats qui "permettait au site d'être pérenne pendant plusieurs années", il fustige "une trahison terrible".

Pour autant, les syndicats ne s'avouent pas vaincus. "Il est hors de question d'accepter la fermeture de ce site", martèle Jérôme Lorton.

 

L'usine de Cholet également touchée. 74 personnes travaillant à l'usine de Cholet à la fabrication de "mélanges de gomme" pour La Roche-sur-Yon "sont concernées par le projet de fermeture", a indiqué Michelin. "Au-delà des mesures de pré-retraite", chacune "se verra proposer un nouveau poste sur le site" de Cholet, a précisé le groupe, assurant qu'il n'y aurait "pas d'impact pour les salariés des autres usines françaises".