Tereos, le groupe numéro deux mondial dans la production de sucre et propriétaire de la marque Béghin-Say, a annoncé ce mercredi la fermeture de deux sites en France. 149 emplois sont menacés, victimes de la crise de la betterave. La dernière sucrerie du Nord fait partie de la liste. Depuis plus d'un siècle, l'usine faisait vivre la commune d'Escaudœuvres. Europe 1 s'est rendue sur place.
"On est le seul site qui fait du sucre haut de gamme"
Sur le parking devant l'usine, les ouvriers ont mis le feu à une immense pile de pneus. C'est en voyant l'épaisse fumée noire que Marc a compris que quelque chose n'allait pas. "Je suis allé voir et j'ai demandé ce qu'il se passait. On m'a annoncé : plan social", raconte-t-il, déboussolé. C'est la douche froide pour cet électricien en service dans l'usine depuis 43 ans. "Je n'y croyais pas parce que mon père, mon grand-père, mes oncles et moi, on y a travaillé toute notre vie. Cette usine-là a été la première du groupe Béghin-Say. On est le seul site qui fait du sucre haut de gamme", souligne Marc.
La direction a justifié la fermeture du site par la baisse de la production de betteraves liée au nouveau règlement sur les néonicotinoïdes. À Escaudœuvres, tout le village s'est construit autour de la sucrerie. Pour Sandrine, qui habite ici depuis toujours, c'est l'identité du village qui risque de changer. "Tereos est connu par tout le monde, c'est le sucre, c'est quelque chose qu'on utilise tous les jours. Donc si elle n'est plus là, ça va laisser des familles sans travail. Et on sait qu'il y avait plus de 150 personnes au sein de la société", regrette-t-elle.
Un coup de massue pour toute une commune qui tombe symboliquement à quelques jours du 150ᵉ anniversaire de l'usine.