L’usine Bridgestone de Béthune comptait 863 employés. 1:31
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Maximilien Carlier édité par Léa Leostic
L’usine de pneumatique Bridgestone de Béthune, dans le Pas-de-Calais, ferme officiellement ses portes lundi, après 60 ans d’activité. Sur près de 900 salariés, 200 d’entre eux ont trouvé un nouvel emploi. Pour les autres, ce sera recherche d'emploi, reclassement ou reconversion. Selon les syndicats, Bridgestone a connu un des plus gros Plan de sauvegarde de l'emploi de l'industrie française.
REPORTAGE

L’usine Bridgestone de Béthune ferme officiellement ses portes lundi. Les 863 salariés recevront cette semaine leur lettre de licenciement. Une page qui se tourne car cela faisait 60 ans que l’on fabriquait des pneus dans cette usine du Pas-de-Calais. Les salariés de l’entreprise vont devoir se tourner vers l’avenir.

Sur les 863 employés, 200 ont retrouvé un travail ailleurs, en CDD ou CDI. Pour les autres, soit plus des deux tiers, c’est recherche d'emploi, reclassement ou reconversion. C’est par exemple le cas de Damien, qui a fait son dernier passage au tourniquet. Le cinquantenaire quitte l'usine avec son sac cabas remplis d'habits de travail : "une casquette de sécurité, une polaire, une veste", liste-t-il. "Ça représente ma vie du boulot. Une fois que j'aurais digéré, que j'aurais entamé un nouveau processus de reconversion, à ce moment-là, je les jetterai", confie Damien à Europe 1.

"C'est une entreprise qui a fait vivre ma famille"

Sauf qu'avant, il faut faire le deuil, après 24 ans passé à Bridgestone. "C'est une entreprise qui a fait vivre ma famille. Mon père a travaillé là, mes deux frères aussi", raconte-t-il encore. Mais pour Damien, tout s'arrête donc à sept ans de la retraite. Alors pas le choix, il a fallu trouver autre chose : "Je vais faire une formation de boucher-charcutier. C'est un métier très recherché dans le Pas-de-Calais. A mon âge, je me suis dit qu'il fallait que je mette toutes les chances de mon côté pour pouvoir rebondir et terminer ma carrière".

Même si ces salariés ont toujours du mal à encaisser le choc de la fermeture, tous admettent avoir été bien suivi, accompagné et aidé par le cabinet de reclassement. "De ce côté-là, on peut dire qu'on a pas été jeté à la rue comme des chiens", reconnait Damien. Bridgestone a connu un des plus gros Plan de sauvegarde de l'emploi de l'industrie en France. Selon les syndicats, la prime de départ moyenne s’élève à 106.000 euros.