La banque hélvète Credit suisse connaît d'importantes difficultés depuis la faillite de la SVB aux États-Unis. 1:23
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Margaux Fodéré, édité par Romain Rouillard , modifié à
Après une brève accalmie mardi, les marchés européens sont de nouveau dans la tourmente ce mercredi, cinq jours après la faillite de la banque américaine SVB. En cause, la menace qui plane au-dessus de Credit Suisse, une banque dont la valeur de l'action a été divisée par quatre en l'espace d'un an.

Le répit aura été de courte durée sur les marchés financiers européens. Cinq jours après la faillite de la Silicon Valley Bank et de plusieurs petits établissements américains, certaines banques françaises ont connu un dévissage historique ce mercredi. Les actions de la BNP Paribas et de la Société générale ont perdu 11% de valeur, plombée notamment par les craintes entourant Credit Suisse

Tout est parti d'une déclaration de la Saudi National Bank, premier actionnaire de cette banque hélvète, la deuxième du pays. Cet établissement saoudien a en effet indiqué qu'il n'augmenterait pas son soutien au Credit Suisse en cas de difficultés. Or cette banque connaît une situation délicate depuis bien longtemps. En l'espace d'un an, la valeur de son action a été divisée par quatre. "C'est une banque qui a structurellement des problèmes d'organisation, de gestion du risque depuis cinq ou six ans", confirme Éric Pichet, professeur à l'école Kedge Business School. 

Peu de risques de propagation 

Ce mercredi, Credit Suisse a vu son action s'effondrer de 25% en Bourse, entraînant dans son sillage de nombreuses banques européennes. L’onde de peur créée par la Silicon Valley Bank avait pu être maitrisée en Europe… jusqu’à cette déclaration, explique Amandine Gérard, présidente de Financière de l’Arc, société de gestion. "Le principal actionnaire de Crédit Suisse a voulu communiquer en amont d’un potentiel problème sur les banques européennes et les banques régulées par la réglementation Bâle 3. Mais en fait ça a déclenché la totale panique sur les marchés."

Mais selon Éric Pichet, le risque de propagation est assez faible. "Quand on regarde la capitalisation boursière de Credit Suisse, je crois qu'on est à peu près à 7 milliards d'euros. La capitalisation boursière d'UBS (une banque suisse de gestion de fortune Ndlr), c'est presque dix fois plus. On est à hauteur de 60 milliards d'euros. Je ne pense pas que Credit Suisse, au stade actuel, puisse être déclencheur d'un risque systémique. 

Néanmoins, la situation est prise très au sérieux par le gouvernement français. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, doit s'entretenir ce mercredi soir avec son homologue suisse.