EssilorLuxottica : la justice française a désigné un mandataire ad hoc

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Le groupe franco-italien EssilorLuxottica fait face à une crise de gouvernance. © GIUSEPPE CACACE / AFP
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avec AFP , modifié à
Essilor avait saisi le tribunal en référé pour tenter de régler la crise de gouvernance du groupe franco-italien EssilorLuxottica.

Le tribunal de commerce de Paris a désigné vendredi son ancien président, Frank Gentin, comme mandataire ad hoc du groupe franco-italien EssilorLuxottica. Essilor avait saisi le tribunal en référé pour tenter de régler la crise de gouvernance du groupe.

Ancien président du tribunal de commerce de la capitale de 2012 à 2016, Frank Gentin a dénoué par le passé plusieurs contentieux épineux de grandes entreprises, notamment en 2014 celui qui opposait le géant français du luxe LVMH avec son concurrent Hermès, suite à une importante prise de participation du premier au capital du second.

Le PDG et le vice-PDG s'accusent de vouloir prendre le contrôle 

Le tribunal de commerce de Paris avait été saisi jeudi en référé par le camp Essilor au sein du conseil d'administration d'EssilorLuxottica, en vue d'obtenir la nomination d'une personnalité externe susceptible d'être capable de débloquer la situation. Car le conseil d'administration d'EssilorLuxottica, composé de 16 membres dont 8 nommés sur proposition du français Essilor et 8 autres sur proposition de l'italien Luxottica, est actuellement paralysé par un conflit au sommet entre le PDG du groupe Leonardo Del Vecchio et le vice-PDG délégué Hubert Sagnières.

Chacun des deux dirigeants, dotés sur le papier des mêmes pouvoirs, s'accuse de vouloir prendre le contrôle des opérations aux dépens de l'autre et de violer ainsi les accords signés préalablement à la fusion d'Essilor et de Luxottica, effective depuis octobre dernier.

EssilorLuxottica peine à intégrer les activités des deux sociétés

Ce conflit, qui se tramait en coulisses depuis des mois, avait éclaté au grand jour le mois dernier. Delfin, la holding de Leonardo Del Vecchio qui est par ailleurs le premier actionnaire d'EssilorLuxottica avec 32% du capital, a notamment initié fin mars une procédure d'arbitrage devant la Chambre de commerce internationale pour "faire constater les violations" des accords par Hubert Sagnières et EssilorLuxottica "sous son impulsion".

Cependant une telle procédure est généralement longue (deux ans en moyenne) alors qu'il y aurait urgence à enterrer la hache de guerre chez EssilorLuxottica, qui peine actuellement à avancer dans l'intégration des activités des deux sociétés fusionnées.