Dirigeants de grands groupes : la part des femmes progresse, la France en retard

En France, la loi n'oblige pas les grandes entreprises à nommer des femmes à leur tête
En France, la loi n'oblige pas les grandes entreprises à nommer des femmes à leur tête © Pixabay
  • Copié
avec AFP
Selon une étude, la part des femmes à la tête des plus grands groupes mondiaux progresse. Sauf en France, pays qui accuse un important retard. Contrairement aux conseils d'administrations, aucune loi ne prévoit l'instauration de quotas dans les comités exécutifs ainsi qu'au poste de PDG des plus grands groupes.

La part des femmes à la tête des plus grands groupes mondiaux cotés en Bourse reste faible mais progresse, sauf en France qui accuse un important retard, selon une étude publiée jeudi par le cabinet Heidrick & Struggles.

Plus de femmes au sommet des multinationales

"On a un accroissement du nombre de femmes PDG au niveau global : on passe à 13% au premier semestre 2021 alors qu'on était à 5-6% les années précédentes", a souligné Jennifer Flock, coresponsable de la pratique diversité et inclusion chez Heidrick & Struggles, lors d'une présentation de l'étude à la presse. Elle a ajouté que la France était "assez un retard par rapport à la plupart des autres pays", avec une seule femme à la tête d'une entreprise du CAC40, la directrice générale d'Engie Catherine MacGregor.

Au total, le cabinet a examiné les parcours de 1.095 dirigeants à la tête des entreprises cotées ayant les plus grandes capitalisations boursières. En 2020, durant la crise du Covid, "les entreprises ont fait preuve d'un énorme conservatisme dans le choix de leurs CEO (chief executive officer)" avec moins de recrutements et des choix marqués par une aversion au risque, a expliqué Hervé Borensztejn, responsable des activités consulting du cabinet. "2021 est une année qui permet de retrouver la tendance des années précédentes" avec toutefois une augmentation des promotions internes, a-t-il ajouté.

Malgré les quotas, la France en retard

En France, "on voit un énorme décalage entre la situation au niveau des conseils d'administration et ce qu'on constate au niveau des PDG et des Comex (comités exécutifs)", a précisé Jennifer Flock. Elle a rappelé que "la France est leader en ce qui concerne la mixité des conseils d'administration suite à la loi Copé-Zimmmermann" qui impose un quota de 40% de femmes dans ces instances.

Selon Jennifer Flock, la faible représentation des femmes à la tête des grandes entreprises "est une situation qui n'est pas tenable, parce qu'il y a aujourd'hui de plus en plus de pression sur ces questions de mixité de la part des conseils d'administration, des investisseurs, des clients, des employés, des candidats". "Avec l'arrivée de la loi Rixain, cette pression va monter encore d'un cran" dans un marché très tendu pour la recherche de talents, affirme-t-elle.

La proposition de loi de la députée Marie-Pierre Rixain prévoit l'imposition d'un quota de 30% de femmes en 2027 et 40% en 2030, mais le périmètre prévu est assez large puisqu'il inclut non seulement les membres des instances dirigeantes, mais aussi les cadres dirigeantes.