Des ouvriers réclament leur salaire à Zara en cachant des SOS dans les poches des vêtements

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La marque espagnole a déjà été épinglée pour les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent ses collections. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Matthieu Bock , modifié à
L'une des usines qui fabriquent les vêtements de la marque espagnole a brutalement fermé, laissant 140 ouvriers avec trois mois de salaire impayés.

La marque Zara, déjà épinglée par le passé pour les conditions de travail des ouvriers qui fabriquent ses vêtements, doit faire face à une nouvelle polémique. Les ouvriers d'un de ses sous-traitants réclament tout simplement leurs salaires. Et pour faire passer le message, ils ont employé une méthode originale : ils ont déposé des petits mots dans les vêtements vendus en magasins pour alerter les clients.

"S'il vous plaît, dites à Zara de nous payer". Ces employés sont rentrés discrètement dans une boutique Zara d'Istanbul, en Turquie, et ils ont glissé dans les poches des vêtements et des sacs à main des petits mots en forme d'appel au secours. "J'ai fabriqué l'article que vous allez acheter mais je n'ai pas été payé. Nous n'avons reçu ni nos trois derniers mois de salaires ni notre prime d'ancienneté. L'usine a été fermée en l'espace d'une nuit. S'il vous plaît, dites à Zara de nous payer", peut-on lire sur l'un d'eux.

140 employés licenciés. Ces employés travaillaient pour Bravo Textil, une société turque qui fournissait entre autres l'enseigne Zara l'année dernière. Du jour au lendemain, l'entreprise a fermé, les machines ont été déménagées et 140 employés sont restés sur le carreau. Ils ont donc interpellé les marques européennes pour lesquelles ils travaillaient et qui ont reconnu leur responsabilité, mais qui ne leur ont donné que le quart de ce qu'ils réclamaient.

Des conditions de travail opaques. Depuis l'effondrement du Rana Plaza au Bangladesh en avril 2013, là où les principales marques occidentales faisaient fabriquer leur collection, faisant 1.135 morts, des accords de moralisation du secteur ont été signés. Mais en Turquie, les syndicats assurent que les groupes européens ne les respectent pas et augmentent même les cadences tout en cherchant à diminuer les coûts de production. En 2016, une enquête de la BBC avait révélé que des sous-traitants embauchaient des réfugiés syriens, notamment des mineures, de manière illégale et pour des salaires bien inférieurs au minimum légal.