"Depuis le départ, on est contre la discrimination positive", explique le fondateur de "Nos quartiers ont du talent"

Le fondateur de "Nos régions ont du talent" était l'invité de l'interview éco mercredi.
Le fondateur de "Nos régions ont du talent" était l'invité de l'interview éco mercredi. © EUROPE 1
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Thibauld Mathieu , modifié à
Sur Europe 1, le fondateur du premier réseau de parrainage des jeunes diplômés issus des milieux modestes a expliqué au micro d'Emmanuel Duteil l'importance de son association, qui organise jeudi à Paris la deuxième édition du Talents Hub.
INTERVIEW

Plus de 5.000 jeunes diplômés sont attendus jeudi au Centquatre, à Paris, pour la deuxième édition du Talents Hub. Le but de cette journée : rencontrer des professionnels, échanger, et permettre à des jeunes qui d'habitude n'ont que très difficilement accès aux grandes entreprises de se créer un réseau. "Je serai un homme heureux si la majorité des jeunes qui viennent s'inscrivent à 'Nos quartiers ont du talent' (via le site nqt.fr) pour démarrer un accompagnement", confie le fondateur de l'association, Yazid Chir, mercredi, dans l'interview éco d'Emmanuel Duteil.

Un plan ambitieux pour les cinq prochaines années. Depuis sa création en 2006, "Nos quartiers ont du talent" s'est forgé un réseau de quelque 11.000 parrains et marraines bénévoles, pour un total de 44.000 jeunes accompagnés. Dans les cinq prochaines années, Yazid Chir espère en aider 100.000 de plus. Répondent au profil "tous les jeunes de moins de 30 ans, avec un bac+3 minimum, et qui résident soit dans les quartiers, soit dans les zones d'exclusion rurale, soit qui ont été boursiers sur des critères sociaux, soit qui sont au RSA", détaille l'entrepreneur originaire de Seine-Saint-Denis.

Écoutez l'interview intégrale de Yazid Chir à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

"On réduit leur période de galère". "Il y a de l'espoir, ça marche", insiste-t-il au micro d'Europe 1. Environ 70% des filleuls ont en effet trouvé un emploi à la hauteur de leur diplôme dans les six mois qui ont suivi leur inscription. "On réduit leur période de galère d'un an ou un an et demi en moyenne", se réjouit Yazid Chir.

De l'importance du réseau. Mais attention : la démarche repose sur "les compétences et la volonté", se défend-il. "Depuis le départ, on est contre les quotas, contre la discrimination positive", affirme-t-il. Et de pointer un autre chiffre intéressant : "à partir de bac+3, 80% des jobs s'obtiennent par le réseau. Quand vous n'avez pas de réseau, vous avez donc cinq fois moins de chances d'avoir un emploi".

Le parrainage qui l'a rendu le plus fier

À la question d'Emmanuel Duteil de savoir quel parrainage l'avait jusqu'ici rendu le plus fier, Yazid Chir a d'emblée cité celui de Jean-Luc Willybiro, le tout premier bénéficiaire du dispositif, en 2006. "C'est un jeune d'origine centrafricaine, né à Saint-Denis et est issu d'une fratrie de cinq enfants", raconte-t-il. "Ses parents n'ont pas les moyens d'envoyer tout le monde faire des études supérieures. Lui, c'est l'élu. Pendant toute sa scolarité, c'est la fierté de ses frères et sœurs. Les copines et les copains du quartier, avec qui il a grandi et qui pour certains sont même sortis du système éducatif, le voient comme l'exemple. Il est resté un an et demi sans avoir un emploi. Aujourd'hui, il est patron d'une entreprise, il a une cinquantaine d'employés et il gère des opérations entre la France et l'Afrique"… Et il est devenu parrain à son tour.