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Barthélémy Philippe / Crédit photo : FABRICE COFFRINI / AFP
Dans sa lettre annuelle au président de la République, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la banque de France, affiche un certain nombre de désaccords avec la stratégie de l'exécutif pour réduire le déficit. Notamment autour des baisses d'impôts et des dépenses publiques.

La banque de France émet des doutes. Son gouverneur, François Villeroy de Galhau, présentait ce lundi sa traditionnelle lettre annuelle au président de la République. Il en a profité pour célébrer les 25 ans de l'Euro, mais, au-delà d'un satisfecit sur la baisse de l'inflation, il a souhaité alerter sur la méthode de l'exécutif pour réduire le déficit.

Désaccords sur les hausses d'impôts

François Villeroy de Galhau s'élève contre ceux qui estiment qu'un retour de la croissance suffira à réduire le déficit. C'est pourtant la méthode adoptée par Emmanuel Macron depuis 2017 et ces dernières semaines. Le président demande même aux ministres de ne pas insister sur la baisse des dépenses publiques, mais pour le gouverneur de la banque de France, la réduction du déficit et de la dette passe bien par un effort de maîtrise des dépenses. Il faut au moins les stabiliser "en volume", dit-il. 

Les dépenses de l'État et des collectivités, mais aussi les dépenses sociales. Enfin, s'agissant de la fiscalité, le gouverneur est formel : notre pays n'a pas les moyens de procéder à de nouvelles baisses d'impôts non financées. Là encore, c'est l'exécutif qui est visé à demi-mot, car Emmanuel Macron a maintenu sa promesse de baisser les impôts pour la classe moyenne l'an prochain. Le locataire de l'Élysée se refuse d'ailleurs à toute forme de hausse d'impôts. Or, pour le gouverneur, il ne faut pas écarter des mesures fiscales ciblées sur les ménages et les entreprises.