Le coût exorbitant de la fraude à la TVA pour l'Union européenne

134 milliards d'euros, c'est le montant des recettes de TVA perdues en 2019 dans toute l'Union européenne.
134 milliards d'euros, c'est le montant des recettes de TVA perdues en 2019 dans toute l'Union européenne. © AFP
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Elise Denjean
134 milliards d'euros. C'est le montant des recettes de TVA perdues en 2019 dans toute l'Union européenne. Cela représente 4.000 euros par seconde selon un rapport publié hier par la Commission européenne. Un manque à gagner qui s'explique notamment par la fraude, l'évasion et l'optimisation fiscale.

134 milliards d'euros, c'est le montant perdu par l'Union Européenne en 2019 sur les recettes liées à la TVA. Une somme qui représente 4.000 euros par seconde selon un rapport publié hier par la Commission européenne. C'est bien plus que le PIB du Maroc (environ 104 Mds d'euros). Un manque à gagner qui s'explique notamment par la fraude, l'évasion et l'optimisation fiscale.

Bruxelles va resserrer la vis

Si l'on décide de voir le verre à moitié plein, la tendance est à la baisse. Ce sont tout de même 7 milliards d'euros de moins qu'en 2018. La France s'en tire plutôt bien. Elle représente un peu plus de 7% du montant total quand la Belgique est à 12%, l'Italie à 21% et la Grèce à 25%. C'est en Roumanie que la situation est la plus grave. Parmi les fraudes recensées, notamment : se faire rembourser d'une taxe qui n'a jamais été acquittée ou en réduire le montant. En revanche, si on décide de voir le verre à moitié vide, on peut s'interroger sur les mesures prises par Bruxelles. Des règles avaient été mises en place pour améliorer la coopération et le partage d'informations entre les États membres.

La Commission européenne compte resserrer la vis l'an prochain pour moderniser le système de TVA. Elle va, notamment, mettre le paquet sur les achats en ligne, qui constitue un véritable trou dans la raquette. Mais Bruxelles ne peut pas tout faire, dit-on à la Commission. Il faut que les entreprises et les citoyens prennent leur part. Et l'enjeu est de taille à l'heure où les Etats membres vont faire face à d'énormes besoins d'investissements dans les années à venir.