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Aurélien Fleurot // Crédits : REMY GABALDA / AFP , modifié à
Le patron Dave Calhoun a annoncé lundi qu'il partirait à la fin de l'année alors que l'avionneur américain accumule les problèmes techniques. Une situation qui n'est pas automatiquement favorable pour Airbus. Le patron de l'avionneur franco-allemand ne se réjouit pas des déboires de son rival américain, car cela peut aussi rejaillir sur toute l'industrie aéronautique. 

Boeing change de direction. Le patron Dave Calhoun a annoncé, lundi, qu'il partirait à la fin de l'année, avant la fin de son mandat, alors que l'avionneur américain accumule les problèmes techniques depuis quelques semaines. Cette situation peut-elle logiquement profiter à son concurrent direct, Airbus ? Ce n'est pas si automatique estiment de nombreux spécialistes et même le patron de l'avionneur franco-allemand ne se réjouit pas des déboires de son rival américain, car cela peut aussi rejaillir sur toute l'industrie aéronautique. 

Le premier constat, c'est qu'Airbus est déjà à flux tendu et ne pourrait pas monter en cadence, à court terme, en cas de nouvelles commandes. Au-delà de la concurrence pour gagner des parts de marché, les conséquences des problèmes de Boeing pourraient impacter toute l'industrie aéronautique, explique Eric Schulz, consultant et ancien directeur commercial d'Airbus. "Les déboires de Boeing remettent en question pas mal de choses sur des problèmes de qualité, des problèmes de certification avec peut-être des réglementations qui peuvent changer. Dans ce milieu-là, depuis très longtemps, on apprécie la stabilité qui donne une vraie profondeur de vue sur la possibilité de répondre aux carnets des commandes", explique-t-il à Europe 1. 

Des lignes de production impactées 

Des impacts sur toute la chaîne de production qui, là aussi, peuvent perturber d'autres acteurs français. "Safran est bien entendu le premier acteur français de l'aéronautique travaillant sur les programmes Boeing, et notamment sur le 737. Et donc forcément, ça a une incidence forte. Quand l'avion a des déboires, les cadences baissent", indique Eric Schulz. Jusqu'ici, Safran s'en sort bien puisqu'il fournit également la moitié des moteurs des Airbus A320 et sort d'une année 2023 record, avec un bénéfice en hausse de 72%. 

Enfin, il existe un risque sur le long terme. Si les problèmes de Boeing persistent et qu'Airbus ne puisse pas récupérer toutes les commandes, cela pourrait favoriser l'arrivée, sur certains marchés, du concurrent chinois, COMAC avec son C919 qui cherche à gagner du terrain sur le marché porteur des moyen-courriers.