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Elise Denjean, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Les premiers effets du télétravail obligatoire, mis en place depuis la rentrée, se font déjà ressentir en France. Déplacements, embouteillages, consommation… Europe 1 dresse un premier bilan économique de cette mesure.

Des conséquences qui se font déjà sentir. Alors que l’épidémie flambe en France, avec notamment 400.000 cas recensés a posteriori pour la seule journée de lundi, les salariés qui le peuvent sont obligés de télétravailler. Une mesure obligatoire mise en place depuis le lundi 3 janvier pour freiner la cinquième vague de coronavirus. Et moins d'une semaine après le retour en force du télétravail, il a des effets très concrets sur l’économie française.

Moins de déplacements...

D'abord les Français se déplacent moins, que ce soit en transports ou en voiture. En Île-de-France par exemple, nous étions mardi à 60% de la fréquentation normale pré-Covid sur l'ensemble du réseau des métros, bus, tramways et RER. Si l’on compare à la mi-décembre, juste avant les vacances de Noël, cela représente près de deux millions de déplacements en moins sur la journée, selon les chiffres d’Île-de-France Mobilités.

Et sur les routes aussi, il y a moins de monde. On le constate à la baisse du nombre de kilomètres de bouchons, deux fois inférieur à la moyenne vendredi matin. Autre indicateur : la consommation dans les stations-service qui, selon les premières estimations de la filière, seraient en baisse de 5 à 10%. Près de la moitié des exploitants de ces stations disent déjà subir un impact notable. Et ce n'est que le début puisque les Français ne font pas leur plein toutes les semaines.

... et des effets nets et rapides sur la consommation 

Les effets du télétravail se font aussi sentir chez les commerçants, notamment dans les zones de bureaux. Les restaurateurs qui y sont implantés ont perdu la moitié de leur chiffre d'affaires, contre -30% au niveau national. Dans le quartier parisien de la Défense, les salons de coiffure du groupe Provalliance, comme Franck Provost ou Jean-Louis David, ont vu leur fréquentation chuter de 30 à 40% en cette période déjà traditionnellement calme après les fêtes de fin d’année.

Même constat dans les pressings et blanchisseries, où les cadres ne déposent plus leurs chemises et costumes. L'une des plus grosses enseignes affiche déjà une chute de 35% de son chiffre d'affaires. En revanche, tous - y compris les représentants des centres commerciaux - s'accordent à dire qu'il y a eu un déplacement de la consommation dans les zones plus résidentielles, loin des grandes villes. En somme, les Français consomment là où ils télétravaillent.