Les concessionnaires automobiles demandent la réouverture de leurs magasins. 1:28
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Aurélien Fleurot
Lors du premier confinement dû au coronavirus, les concessionnaires et les usines automobiles avaient été contraints de fermer leurs portes. Une situation désastreuse pour la filière, qui se bat pour que l'histoire ne se répète pas. Les professionnels de l'automobile ont donc demandé au gouvernement, quelques heures avant la prise de parole de Jean Castex, de rouvrir leurs commerces.

À quelques heures des annonces du Premier ministre, Jean Castex, supposées durcir les mesures de lutte contre le coronavirus, la filière automobile demande au gouvernement la réouverture des concessions. Elle redoute, à terme, d'être contrainte de fermer les usines comme au printemps dernier. Si les professionnels étaient satisfaits d'avoir obtenu la possibilité d'assurer du "click and collect", ils réalisent qu'une fois que les commandes passées fin octobre sont livrées, leur activité s'effondre. Le Conseil national des professionnels de l'automobile parle déjà de 80% en moins de commandes depuis le début de ce deuxième confinement.

Des restrictions difficiles à comprendre 

Les responsables de concessions assurent être prêts à rouvrir en toute sécurité sur le plan sanitaire. Et ces concessionnaires ont un argument pour cela, puisque, dans les faits, ils accueillent déjà des clients : ceux qui ont commandé leur voiture avant la fin octobre. Aves les gestes barrières et la superficie des lieux, les restrictions sanitaires sont d'autant plus difficiles à comprendre pour les professionnels du secteur. 

"Les protocoles sont en place, on désinfecte les voitures. Elles sont fermées dans le hall et on désinfecte à chaque fois que le client monte dedans. On pourrait monter facilement nous à 10 ou 15m2 par client, ça ne poserait aucun problème. Donc la solution de prendre des rendez-vous échelonnés pour accueillir les clients pourrait être une solution tout à faut sécure et pérenne en terme sanitaire", détaille Philippe Dugardin, distributeur automobile dans les Hauts-de-France. 

L'homme vend dix marques dans ses onze concessions et une reprise de l'activité, au moins sur rendez-vous, lui éviterait la frustration de ces derniers jours. "C'est d'autant plus rageant qu'on a encore reçu ce jour même des demandes de clients qui souhaitent avoir des renseignements, voire pouvoir essayer des véhicules. On va vers une perte de 70% des commandes", ajoute-t-il.

Le piège des offres de reprise

Les problèmes de trésorerie vont donc rapidement ressurgir : une vente sur deux se fait avec une offre de reprise. "On fait un chèque au client mais on ne peut pas ensuite revendre les voitures d'occasion", regrettent de nombreux concessionnaires. Ils espèrent que le gouvernement fera tout pour éviter la fermeture des usines automobiles et qu'il leur fasse une concession.