Les Français épargnent de plus en plus sur leurs comptes courants et non plus sur leurs livrets A.
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Emmanuel Duteil, édité par Manon Bernard
Depuis le début de la crise sanitaire, les Français dépensent moins et certains, plus prévoyants, préfèrent économiser au cas où. Résultat : les comptes en banque sont remplis et les pouvoirs publics se demandent comment inciter les particuliers à dépenser. Une situation amplifiée par le fait que les livrets A et autres moyens de placement ne rapportent plus assez. 

"C'est historique", lance Marguerite Bérard, chef de la banque de détail de BNP-Paribas en France. Les Français n’ont pas eu, cette dernière année, beaucoup d’occasions de dépenses. Conséquences de la crise sanitaire, l’argent dort sur leur compte en banque. Résultat : il n’y a jamais eu autant d’argent sur les comptes courant qu’au cœur de la crise du coronavirus.

469 milliards d'euros sur les comptes courants

C’est donc une conséquence attendue de la crise sanitaire du Covid-19 : les comptes courants n'ont jamais été aussi remplis qu'en ce moment. À la fin décembre, on y comptait 469 milliards d'euros, soit 15% de plus qu'un an plus tôt.

Les Français dépensent moins alors leurs comptes en banque enflent. "C'est vrai pour les particuliers qui ont eu moins d'occasions de dépenses. Ils ont aussi une épargne de précaution qui a augmenté pendant cette période", explique Marguerite Bérard.

"À quoi bon placer son argent s'il rapporte peu ?"

Certains ont pu mettre de côté les dépenses de loisirs, comme celles des restaurants, par exemple. D'autres ont peur de l'avenir et gardent donc un peu d’argent sur leurs comptes courants. Ça s’explique notamment par le fait que le Livret A et consorts ne rapportent plus beaucoup. Alors "à quoi bon placer son argent s'il rapporte peu ?", soulève Philippe Crevel, qui dirige le Cercle de l'épargne.

Cette manne économique intéresse les pouvoirs publics. Bercy cherche des mesures pour inciter les Français à dépenser cet argent. Le but : doper un peu la reprise après la crise du coronavirus.