Dans la région de l'Ariège les ventes de tabac ont augmenté de 22% en onze mois. 1:25
  • Copié
Banjamin Peter édité par Manon Bernard , modifié à
Dans les zones frontalières, comme l'Ariège voisine d'Andorre, les locaux s'approvisionnent souvent en tabac de l'autre côté de la frontière. Mais pendant les deux confinements, il était impossible de se rendre à Andorre. Résultat : les ventes de tabac ont augmenté de près de 22% dans les soixante-huit tabacs du département. 

"Le premier confinement, on a tout explosé", lâche Régime, buraliste dans le petit village des Cabannes dans l'Ariège. Elle tient l'avant-dernier bureau de tabac avant la frontière andorrane. Pendant les confinements liés à l'épidémie de coronavirus, beaucoup de ceux qui allaient habituellement s'approvisionner à Andorre - où le paquet est deux fois moins élevé qu'en France - se sont rués dans son commerce.

Deux milliards d'euros des recettes fiscales liées au tabac en plus

"On a vendu quatre fois plus de tabac. Toutes les semaines, nous étions obligés de nous réapprovisionner. C'était la folie, il y a avait la queue sur le trottoir. Pour le second confinement, on a fait environ de 20% de plus. Les gens ont pu prévoir leurs stocks, ils ont eu une journée de marge et donc ils avaient fait leurs réserves", raconte Régine. 

Et cette augmentation se voit également dans les recettes fiscales issues de la vente de tabac. Elles sont passées de 16 milliards à 18 milliards d'euros environ. C'est, bien sûr, la conséquence de la hausse des prix mais surtout d'un bond de la consommation légale, notamment dans les départements frontaliers.

Une augmentation des ventes de 22 %

Ce bond des ventes, Gérard Maury, le président des buralistes d'Ariège, le constate dans les 68 bureaux de tabacs du départements. "Il faut regarder les volumes : on est à + 22% de ventes ces onze derniers mois. C'est colossal ! Mais surtout, cela nous a servi à évaluer le marché parallèle que l'on estimait à 20% voire 25%. On nous avait dit que l'on exagérait. La réalité, c'est qu'il y a des endroits comme chez nous où il doit frôler les 50%". 

Cette embellie est néanmoins de courte durée. Depuis mardi, ceux qui le souhaitent peuvent retourner en Andorre et revenir avec une cartouche et demie sans risquer d'amende douanière. Et les buralistes sont en train de retrouver les ventes d'avant les confinements.