Comment relancer le voyagiste Fram ?

© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec agences
TOURISME - Candidat à la reprise de cette entreprise mythique, le groupe français Karavel a dévoilé sa stratégie.

Fram devrait rester synonyme de vacances. Le voyagiste toulousain, placé en dépôt de bilan fin octobre, intéresse le groupe français Karavel-Promovacances. Ce dernier a même dévoilé son plan pour relancer l’entreprise et éviter la disparition d’une marque mythique.

Fram, symbole des Trente glorieuses en danger. Le voyagiste Fram et son logo au palmier font partie du paysage français depuis 1949. L’entreprise décolle réellement au cours des années 60 et devient un poids lourds du tourisme spécialisé dans les voyages sur le pourtour méditerranéen. Mais comme le Club Med, l’entreprise négocie mal le tournant des années 2000, au cours desquelles se développent les vols low cost et des nouveaux concurrents en ligne. Résultat, malgré 300.000 clients par an, l’entreprise commence à perdre de l’argent jusqu’à se retrouver avec au bord du gouffre. Le PDG de Karavel Alain de Mendonça a d’ailleurs précisé jeudi que "l'activité Fram a perdu plus de 90 millions d'euros sur les six derniers exercices" et qu'il estime l'endettement de Fram à environ "35 millions d'euros".

Après l’abandon chinois, le groupe Karavel seul candidat. Fram a bien tenté de s’allier à un investisseur chinois pour rebondir, comme l’a fait le Club Med, mais le groupe chinois HNA a rapidement jeté l’éponge. Le voyagiste toulousain, qui emploie plus de 600 salariés, a donc déposé fin octobre son bilan auprès du tribunal de commerce de la ville. Une audience doit se tenir le 18 novembre pour faire le point sur les dossiers déposés par des repreneurs potentiels, mais une seule offre a été déposée pour l’instant : celle du groupe Karavel, également propriétaire du site internet Promovacances qui revendique le titre de numéro un français de la vente de séjours sur internet.

Quelle solution pour relancer Fram ? Ce dernier a précisé ses intentions et ses moyens jeudi. Le groupe Karavel prévoit une enveloppe "de l'ordre de 40 millions d'euros" pour son rachat éventuel. Mais aussi des suppressions de poste : le repreneur propose de conserver 35 des 50 agences de voyage actuellement détenues en propre par Fram, ce qui se traduirait par la suppression de 23% des 630 emplois du voyagiste.

Le candidat à la reprise de Fram ambitionne également de diversifier son offre en investissant sur les voyages dans les Caraïbes pendant la période hivernale, mais aussi de refondre son offre en ligne, selon les informations du Figaro. Grâce à cette feuille de route, Karavel vise un retour aux bénéfices du voyagiste "d'ici deux ans".